Au moment où l’ennemi voulait en découvre avec la communauté musulmane et rayer radicalement l’Islam de la carte de la péninsule arabique, un homme vint voir le Messager d’ALLAH saw pour participer à une expédition à partir de la ville Sainte de Médine et qui n’avait autre mission que de faire échouer l’assaut de l’envahisseur et l’agresseur.
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Il fallait résister, éloigner le danger de soi, l’étouffer ou périr. Les efforts de cette lutte de résistance et de dignité travestie à dessein par certains orientalistes et propagandistes sous le vocable de guerre d’expansion étaient multidimensionnels.
Là où certains apportaient soutien matériel, ce jeune homme décida de mettre sa force et sa vigueur au service de la communauté musulmane sur le front des combats, pour faire échouer les stratagèmes de l’ennemi. Et pourtant, au cœur de cette tourmente, le Messager d’ALLAH saw lui demanda : « Tes parents sont-ils vivants ? ». « Oui », répondit l’homme ! Il lui dit : « Alors, l’effort que tu vas fournir à la bataille, réserve-le pour eux ».
Quand les
compagnons demandèrent au Messager saw qu’elle était la meilleure œuvre aimée
de Dieu après la prière, il leur dit : « Être bon et dévoué envers les
parents »
C’est dire à quel point, la porte de l’agrément divin se trouve aux pieds des géniteurs, entendu que cela a un prix.
LA PORTéE DES BéNéDICTIONS PARENTALES
Les
bénédictions des parents en Islam sont considérées comme des précieux trésors
rares, qui n’apportent que bonheur et réussite dans la vie de celle ou celui
qui les possède.
Plusieurs enseignements coraniques, prophétiques et jurisprudentiels mettent cet état de fait en exergue. L’histoire du pharaon en est une parfaite illustration. Même quand le Messager Moïse (as) a invoqué le supplice divin contre lui, Dieu le protégeait, grâce aux soins particuliers qu’il apportait à sa mère. Il n’a été englouti que lorsqu’il a négligé ses devoirs et essuyé les paroles de colère de sa génitrice, d’où l’interdiction en Islam de proférer des malédictions à l’égard de ses enfants, car la colère d’ALLAH est dans celle des géniteurs et Sa satisfaction dans la leur.
Aucune réussite sociale du croyant n’est possible sans la bénédiction des géniteurs. Même la quête de l’agrément et la satisfaction du Seigneur en dépendent. Nul n’aura accès au paradis dans la négligence de ses devoirs envers les géniteurs. Pour preuve, le Messager d’ALLAH saw nous enseigne que le paradis se trouve eux pieds de nos mères.
Un enfant obéissant, respectueux, courtois, poli, humble et conciliant avec ses géniteurs, traversera des épreuves dans sa vie, mais ne connaîtra jamais l’humiliation s’il demeure soumis à Son Seigneur.
Les bénédictions des géniteurs constituent l’une des meilleures sources pourvoyeuses de Miséricorde divine et de bonnes nouvelles dans la vie du croyant. Les savants pieux s’attachaient toujours les bénédictions de leurs géniteurs pour tout ce qu’ils entreprenaient. Ils les couvraient ensuite de présents et gardaient leur espoir en ALLAH pour ce qu’ils entreprenaient.
Ainsi agit le musulman averti face à toutes ses difficultés et préoccupations. Qu’il soit à la recherche de sécurité, de garantie, de succès, de promotion sociale, toute chose à laquelle il aspire, il s’offrira des moments de communion avec Son Seigneur en compagnie de ses géniteurs. Il peut convenir d’observer des prières ou des jeûnes surérogatoires avec eux et de leurs offrir des présents pour mériter leur satisfaction. Les bénédictions ainsi prononcées après ces œuvres spirituelles accomplies ensemble et ces dons reçus, parviennent au Seigneur, car Sa satisfaction envers le serviteur est tributaire de celle des géniteurs.
En effet, le Messager d’Allah saw nous enseigne que le secret de la réussite de l’individu est dans la force du contact avec ses géniteurs. Tout part de là, la véritable niche des secrets de la réussite, le déclencheur du bonheur et il le dit avec clarté incisive : « Quiconque satisfait ses père et mère satisfera Dieu, et quiconque courrouce ses père et mère courroucera Dieu ».
Cette situation de grâce n’est acquise qu’à la disposition de l’homme à la mériter.
LES PRéALABLES à LA BéNéDICTION DES PARENTS
La
bénédiction des géniteurs, quoique fondamentale et indispensable au succès et à
la réalisation du croyant, ne se décrète pas.
Elle est le fruit de son comportement envers eux et de l’observation d’un certain nombre d’obligations.
Tout part de l’obéissance aux parents dans l’obéissance au Seigneur. La porte de la miséricorde divine s’ouvre pour tout croyant qui obéit à ses parents, sauf si ceux-ci lui intiment des injonctions en contradiction avec les prescriptions divines comme l’atteste le Saint Coran : « Si tes parents te contraignent à m’associer ce dont tu n’as nulle connaissance, alors ne leur obéis pas. Veille pourtant, à observer avec eux, ici-bas, des rapports convenables. » S31 V15.
En sus de l’obéissance, le croyant est invité à faire preuve de douceur, de bonté et d’humilité envers ses géniteurs, toute chose qui lui garantit la satisfaction divine : « Ton Seigneur a ordonné de n’adorer que LUI. Il a prescrit d’être bon envers ses père et mère. Sois que l’un d’eux ait atteint la vieillesse, ou que les deux y soient parvenus, étant à ta charge, garde-toi de marquer la moindre répulsion à leur égard ou de leur manquer de respect. Parle-leur toujours affectueusement. Fais preuve, à leur égard, d’humilité pour leur témoigner ta tendresse et dis : Seigneur ! Aie pitié d’eux comme ils l’ont été pour moi, lorsqu’ils m’élevèrent tout petit » S 17 V 23
Dans ce passage coranique se trouve une bénédiction sécrète et quasi importante dans le cheminement spirituel du croyant : « Seigneur ! Aie pitié d’eux comme ils l’ont été pour moi, lorsqu’ils m’élevèrent tout petit ».
Du point du vue de la portée et la valeur spirituelle, elle est comme un tour de clé qui déverrouille la serrure des agréments. C’est une bénédiction fortement enseignée et recommandée par le Messager d’ALLAH saw et que le musulman doit constamment réciter pour ses géniteurs, qu’ils soient vivants ou qu’ils ne soient plus de ce monde, qu’il soit en paix ou qu’il traverse des moments de turbulence.
Pour certains savants, aucune prière obligatoire et même surérogatoire du musulman ne devait-être exécutée, sans prononcer cette bénédiction. Elle est une sorte de marque permanente de reconnaissance du croyant envers des géniteurs.
Et la porte de la miséricorde divine ne s’ouvre que pour les croyants sincères et reconnaissants : « Nous avons expressément recommandé à l’homme ses père et mère, sa mère s’étant doublement exténuée, le portant puis le mettant au monde, son sevrage n’ayant lieu qu’au bout de deux ans. Sois reconnaissant, lui fut-il prescrit, autant envers Moi qu’envers tes père et mère. C’est vers Moi que vous serez ramenés » S 31 V 14.
Nous le réalisons ici, la bénédiction des parents dans notre vie ne tient pas qu’aux prières qu’ils formulent pour nous. Le processus d’agrément se déclenche d’abord à partir de l’exemplarité de notre comportement à leur égard, la douceur, l’humilité, la sollicitude, la pitié et la compassion avec lesquelles nous les traitons. Tant que nous observerons ces différentes prescriptions et attitudes à leur égard, peu importe leur caractère ou attitude à notre égard, nous pouvons nous rassurer d’avoir en nos mains, les recettes et les secrets de tout succès, de notre pleine réalisation et élévation ici-bas et dans l’au-delà.
Même après la mort des géniteurs, cette bénédiction ne s’arrête pas si le croyant réuni certaines conditions.
En effet, un homme vint voir le Messager d’ALLAH saw et lui demanda : « Après la mort de mes parents, suis-je encore redevable envers eux ? ». Il répondit : « Oui, il te reste quatre devoirs à accomplir, prier pour eux, demander à Dieu de leur pardonner, accomplir leurs engagements et bien traiter leurs amis et parents de leurs lignés »
L’enfant sera redevable envers ses géniteurs jusqu’à son décès. S’il a les moyens qui lui permettent de réaliser des œuvres sociales, communautaires ou humanitaires comme aumônes au profit de ses géniteurs, cela sera une source de Miséricorde pour lui. Chaque fois que ces biens serviront aux hommes, des bénédictions seront inscrites pour lui et ses géniteurs en recevront les retombées, telle la construction de Mosquée, d’école, de centre hospitalier, d’orphelinat, la réalisation de forage ou de point d’eau, bref, toute œuvre de portée sociale à même de servir utilement.
Allah ne permettra jamais à l’humiliation de détruire un croyant attaché à ses différentes valeurs ou à la misère de s’inviter dans son quotidien, sauf s’il est un rebelle ingrat. Vivre dans l’opulence, « brûler » ses biens et richesses dans les passions et les perversités pendant que ses géniteurs sont dans la misère, s’ils ne sont humiliés à la moindre sollicitation, ne peut qu’attirer la pire des malédictions sur les progénitures ingrates.
En vérité, si
le serviteur averti avait la science de la richesse et la portée de la piété
filiale, jamais, dans la quête de solutions à ses problèmes, il n’irait
asservir son âme chez quiconque.
Par manque de connaissance, certains sont devenus les vaches à lait de personnes considérées comme étant les intermédiaires entre Dieu et les serviteurs. Des imposteurs et des loups ravisseurs déguisés qui éloignent ces personnes de leur cercle familial, avec pour seul enseignement de base, servir le « maître » ou le « guide » et quel guide d’ailleurs(?), c’est servir Dieu et s’ouvrir les portes de Son Agrément et Son Exaucement.
Elles laissent leurs géniteurs dans la misère ou le besoin et toutes les ressources de leur travail sont acheminées chez ces supposés guides religieux qui vivent dans l’opulence, sans le moindre effort, sous prétexte de détenir des secrets supposés cachés. Arnaque !
Jamais le croyant ne s’est aussi rapproché de Dieu que par la satisfaction qu’il apporte à ses parents, la réjouissance qu’il procure à leur âme et la quiétude qu’il distille dans leur cœur.
Naturellement, ce retour à l’ascenseur n’est aussi possible que lorsque les géniteurs ont inculqué une bonne éducation religieuse et spirituelle à leurs enfants. Le Seigneur conditionnera tes enfants à emprunter le chemin qui mène à toi, si tu les éduques à emprunter Le sien au moment ils sont sous ta responsabilité.
El Hadj Diabaté
Fousséni, journaliste-écrivain