Regard politique, approche économique. Malgré le « pas à pas », l’intégration africaine peine à se concrétiser. Sauf pour le pragmatisme des peuples.
Pour
l’émergence du continent, une aspiration au « politiquement uni » a longtemps guidé
les acteurs. Ces dernières années, la stratégie a consisté à créer tous azimuts
des organisations régionales, caractérisées par une philosophie
institutionnelle de « continentalisation ».
Les
trajectoires de cette perspective d’intégration « step by step » ont fait face
à de nombreux défis. Ils existent (encore), aussi bien au plan continental que
régional. Ils se conjuguent à la problématique des intérêts. C’est pourquoi,
dans certaines parties du continent, des hommes ont du mal à se déplacer, et que
dans d’autres, la circulation des marchandises est un souci principal.
À l’épreuve
des rapports de force et des crises qui secouent (encore) certains pays,
l’argent dissout les liens et accentue l’individualisme. À cause (en partie) de
cela, soixante ans après, le processus d’intégration a des résultats mitigés.
L’adaptation
au style de vie, les préjugés (ethnique, idéologique…), l’accès aux ressources
et au processus de décision, les rapports de réciprocité, le défi linguistique,
le vécu familial et l’intégration économique. Ces problématiques, sensibles
pour la plupart, font ressortir une panoplie de questionnements, de ratés, de
faiblesses et de solutions inadéquates. Est-ce possible de changer de cap ?
POLITIQUE ALTERNATIVE
La prise de
conscience des Africains de leur capacité à repenser leur place et à se prendre
en charge (eux-mêmes).
En faisant
la différence entre les priorités stratégiques et les urgences conjoncturelles.
Et, en sortant des querelles politiciennes nombrilistes.
Entre la
peur d’être envahi par l’autre et le besoin de saisir de nouvelles
opportunités, l’intégration se présente comme un impératif. Adesina Akinwumi, président
de la Banque africaine de développement (BAD) défend que : « Les dirigeants africains
ont besoin de marchés larges et plus ouverts ».
Dès lors,
n’est-il pas temps d’avoir recours à l’intégration réciproque ? Une politique
de la co-responsabilité qui comporte la participation active des populations,
dans une sphère d’activités économiques, sociales et culturelles. Au-delà, des
spécificités nationales (ou régionales), il y a des points communs.
CONVERGENCE DES INTÉRÊTS
Les quatre
grands ensembles sous régionaux (UMA, CEDEAO, CEMAC et TFTA) traversent des
zones de turbulences. Dans la plupart des pays qui les composent, les chantres
de l’intégration bataillent contre le nationalisme et les tentatives de repli.
Le continent
a du mal à mettre en musique les politiques de développement communes pour
favoriser une plateforme unique africaine. Et même si d’un bout à l’autre du
continent, il y a encore des conservateurs, s’intégrer est devenu une exigence
beaucoup plus « prosaïque » que technique.
Loin des
arrangements institutionnels, il faut avoir une vision globale, intégrée et
stratégique de l’Afrique. Un sursaut nécessaire pour établir la confiance et
maximiser les héritages linguistiques et religieux.
PRINCIPE DE « SOLIDARITÉ-LIBERTÉ »
Face aux
nombreux défis, exogènes, les rapports instaurés entre les peuples recommandent
d’avoir une visibilité supérieure ou de choisir des raccourcis, en puisant à
nouveau dans le patrimoine, les ressources spirituelles et morales historiques.
Les
relations doivent participer à décloisonner et à donner une liberté à la
mobilité des personnes et des biens. Et le principe de « solidarité - liberté
», revivifié par une intégration « par le bas », va faire de ce continent le
pôle du 21e siècle.
Pour cela,
il faut une bonne vision, un bon leadership et des peuples déterminés.
La rédaction