Aussi bien au moment de leur recrutement que tout au long de leur carrière, le sort des femmes en entreprise, est un parcours plus difficile et semé d’embûches.
L’une des raisons qui ont longtemps alimenté la discrimination faite à l’égard des femmes - en entreprise - est le fait qu’elles gèrent leur famille en plus de leur travail. Ce qui est censé entraîner un taux d’absentéisme plus élevé pour les femmes. On a d’abord les congés de maternité, considérés comme un véritable casse-tête pour la société, puis toutes les absences liées aux maladies des enfants, le fait que les femmes doivent souvent rentrer plus tôt pour gérer les enfants à la maison, etc.
Est-ce une conséquence de tous ces éléments ? C’est au moins un constat : à bac +5 et à fonctions équivalentes, les femmes gagnent aujourd’hui entre 20% et 25% de moins que les hommes. Cette discrimination par le salaire est l’une des plus tenaces de la panoplie.
Comment les femmes peuvent-elles gérer cette situation pour améliorer le sort qui leur est réservé en entreprise ? À chaque étape sa stratégie ?
COMMENT LA FEMME DOIT-ELLE SE COMPORTER EN ENTRETIEN ?
L’entretien d’embauche n’est plus aujourd’hui un réel challenge, sauf exception. Bien au contraire il y a une véritable tendance à préférer les candidatures féminines pour tenter de trouver un certain équilibre... De plus en plus d’entreprises, notamment les organisations internationales, en particulier celles du système des Nations unies, affichent très clairement dans leurs annonces que les candidatures féminines sont vivement encouragées. Bon départ, n’est-ce pas ?
Le comportement en entretien doit être tout à fait normal, ni superflu, ni excès de quelque sorte que ce soit. S’il y avait une attente particulière de la part de la personne qui mène l’entretien, c’est à ce moment-là qu’il faut se démarquer en ne jouant à aucun jeu pouvant induire toute tendance à la discrimination. Être soi-même.
UNE FOIS AU SEIN DE L’ENTREPRISE, QUELLES ATTITUDES AVOIR POUR ÉVOLUER ?
L’évolution au sein de l’entreprise est en principe liée aux compétences dont on fait montre, à la capacité professionnelle, à l’efficacité et à la rentabilité que l’employé - homme ou femme – est capable d’offrir à son employeur.
Toutefois, et ce, comme dans toute situation de discrimination, en ce qui concerne la femme, il faudra multiplier les efforts, être plus efficace et plus rentable, travailler plus (de façon plus visible et plus soutenue), montrer plus d’implication, etc., pour espérer obtenir les mêmes récompenses et la même reconnaissance que l’homme.
LES PIÈGES À ÉVITER ?
Les pièges risquent d’être nombreux et de tous genres, différents d’une entreprise à l’autre, d’un supérieur à l’autre, etc.
Il faut trouver le juste milieu dans l’affrontement des situations difficiles et délicates. Ne pas se laisser faire mais ne pas trop en faire non plus dans la confrontation.
COMMENT S’AFFIRMER DANS UN MILIEU MASCULIN ?
Il n’est certainement pas question de se « mesurer » à tout prix aux hommes comme par défiance. Cela ne mènerait à rien et ce type de « combat » serait voué à l’échec, d’une manière ou d’une autre.
Bien évidemment, il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds, ni se faire écraser, mais l’intelligence est le meilleur des atouts dans une telle situation.
Rien de tel qu’un travail collaboratif. On est travailleuse et efficace et on partage les fruits de son travail avec toute l’équipe, on collabore avec les autres. Surtout ne pas s’isoler, les résultats seraient identiques à ceux qui sont générés par une stratégie de combat/conflit.
QUE FAIRE FACE AU HARCÈLEMENT ?
Le harcèlement est l’un des maux les plus difficiles à gérer dans le cadre de la vie en entreprise. Tout d’abord parce que dans plus de 95 % des cas, le harcèlement est pratiqué par un supérieur hiérarchique. Et, en le dénonçant, on risque de se retrouver sur le banc des accusés, du fait de la solidarité que peut partager le groupe des dirigeants.
Se taire est une autre forme de défaite face à une telle situation d’injustice. Il faut donc trouver le bon interlocuteur, dès le début, pour en parler. Plus tôt le problème est soulevé et moins graves seront les conséquences d’une telle révélation/dénonciation.
DES EXEMPLES DE MANAGEMENT FÉMININ RÉUSSIS, OU LA PARTICULARITÉ DE LA TOUCHE FÉMININE.
Nombreux sont les exemples de femmes qui ont réussi leur carrière professionnelle, aussi bien en tant que salariée d’entreprise qu’en tant qu’entrepreneure. Il est difficile de citer tout le monde, et il n’est pas non plus aisé de faire un choix.
Nous n’en citerons que deux (2), qui ont la particularité d’être des « Intrapreneurs ». Elles sont salariées d’une entreprise qui ne leur appartient pas, mais elles sont en même temps de véritables entrepreneuses, patronnes de « Business Unit », croissantes et prospères : Laureen Kouassi-Olson, Directrice de l’investissement chez Amethys Finance ; Kadi Fadika-Coulibaly, Directrice générale de la SGI Hudson & Cie. Ces femmes ont en commun le travail, la rigueur et la persévérance.
J’ai pris à dessein ces exemples, car elles évoluent toutes deux dans le monde de la finance qui est par définition un monde d’hommes…
Joël-Eric Missainhoun (directeur général associé Groupe AFRICSEARCH, contributeur)