Il a revisité le répertoire d’Ali Farka Touré en laissant une bonne impression à son auditoire. Jusqu’à ce que feuToumani Diakité lui offre sa première chance. Bassekou Kouyaté fait alors mouche, au-delà des frontières africaines. Avec son plus fidèle ami, qu’il porte en bandoulière (partout où il va) : le Ngoni.
Et dire que Bassekou fut obligé de faire une croix sur l’école coranique, à cause de son père malade. Pour suivre sa mère dans les cérémonies (baptême, mariage, etc.). La musique traditionnelle (malienne) pince et gratte ses doigts. Son jouet devient alors le porte-parole de ses inspirations.
C’est
d’ailleurs à Bamako, à proximité de l’antre de la grande famille Kouyaté, que
l’artiste aime distiller ses messages. À travers des sons puissants et denses.
Que seuls les initiés comprennent. Il est plébiscité par le public et contribue
à faire du Mali, l’épicentre de l’activité musicale ouest-africaine.
Dès lors, le phénomène fait le tour du monde entier, avec son (premier) groupe « Samaguera ». Des centaines de concerts, en jouant le rôle principal dans le projet AfroCubism. En 2007, il met sur le marché son tout premier album intitulé « Segou Blue ». En 2009, le natif de Garana est désigné meilleur artiste africain de l’année par la radio BBC, qui lui décerne son Grammy Awards. Dans le même élan, son groupe (rebaptisé Ngoniba) enlève le Grammy Awards BBC du meilleur groupe africain.
Les amoureux
des sons de cet instrument mythique sont unanimes. Bassekou Kouyaté est un «
génie ». Un interprète à part. L’artiste monte sur les grandes scènes du monde,
avec Sir Paul McCartney, John Paul Jones, Damon Albarn et beaucoup d’autres
lors des derniers événements Africa Express.
La carrière
de Bassekou Kouyaté est marquée par des chansons fascinantes. Son quatrième
album, intitulé « Ba Power » et sorti en 2015 sous le label Glitterbeat
Records, bat tous les records de son répertoire. À 59 ans, le virtuose du Ngoni
conquiert le monde et confirme son statut, parmi les artistes musicaux les plus
importants du 21e siècle.
Ngoni,
une guitare électrique ?
L’Afrique connaît une grande variété d’instruments. Le Mali, particulièrement. À côté de la calebasse, du ntamani, de la flûte peule, de l’accordéon, du balafon…, il faut ajouter le Ngoni. Cet instrument qui a fait la gloire et la joie des rois du Sahel.
Depuis des
lustres, il se plume pour faire passer les messages. Lors des grands événements
qui marquent la vie des familles maliennes. Du nord au sud (du Mali), il véhicule
des messages de paix et d’amour, et loue la bravoure des Hommes.
Traditionnellement
à trois (3) cordes, et qui est passé à neuf (9), chez certains musiciens. Il
est long, de 70 cm environ.
Formé d’une
caisse de résonance naviforme en bois massif recouvert d’une peau de veau. Avec
un manche en bois rond et mince. « Customisé », le Ngoni laisse croire que c’est
une guitare électrique (qui joue).
À côté du
Ngoni de base, des déclinaisons, ayant presque la même longueur, ont vu le jour
: le dozo n’goni et le kamélé n’goni. Parmi les maîtres du djéli n’goni, on
peut citer Bazoumana Sissoko, Moriba Koïta, Baba Sissoko et (bien sûr) l’étoile
Bassekou Kouyaté.
La rédaction