Une carrière professionnelle à conduire, une famille à gérer ; deux formes d’institutions et de relations sociales avec lesquelles tout individu est appelé à interagir et donc à coordonner. Toutefois, la coordination de ces deux champs d’activités donne lieu parfois à des dilemmes. Car, entre les horaires de travail de plus en plus élastiques et les obligations familiales sans cesse croissantes, la tension est plus qu’intenable. Elles sont nombreuses ces personnes qui, de nos jours, ont à jongler avec des impératifs professionnels et familiaux contradictoires.
POURQUOI
PARVENIR À UNE CONCILIATION ?
Ces
personnes peuvent alors être fragilisées sur le marché du travail ou quant à
leur possibilité de s’engager et/ou gérer une vie conjugale et parentale, ou
encore souffrir de ne pouvoir combiner de manières satisfaisantes leurs
diverses activités.
Ces
problèmes d’articulation entre vie professionnelle et vie privée,
deviennent assez rapidement des facteurs de tensions sociales qui, si elles ne
sont pas résolues, peuvent avoir, à moyen ou à long terme, des conséquences
dommageables sur la qualité des relations intrafamiliales ou professionnelles.
Que faire donc ? Comment remplir ses obligations professionnelles tout en
accomplissant ses devoirs familiaux sans que l’un ou l’autre des deux champs
d’activités ne soit lésés ?
LA SOLUTION : APPRENDRE À CONSTRUIRE SON TEMPS EN PRIORISANT SES
TÂCHES
Pour conserver
un équilibre de vie familial tout en gardant intact la motivation pour le
travail, les spécialistes en bien-être personnel recommandent de déléguer
parfois les tâches à effectuer à d’autres personnes ou de s’imposer des limites
de travail, le tout dans une optique de gain et de bonne gestion du temps. Le
temps ! Le mot est lâché.
Sans
remettre en cause la pertinence des propositions formulées ci-dessus, le
concept de temps nous parait essentiel pour la suite de l’analyse. En effet,
dans les représentations collectives la rareté du temps constituerait la
principale entrave à la conciliation entre les activités professionnelles et la
vie de famille. ‘’Désolé, je n’ai pas le temps…’’ est une formule consacrée que
chacun de nous a déjà prononcé ou entendu dire pour justifier son absence au mariage
d’une cousine, aux obsèques d’un oncle, à un dîner à deux… pourtant prévu
depuis des jours, voire des semaines à l’avance.
Et pourtant,
le temps n’est ni une substance ni un capital que l’on peut accumuler ou
dépenser. Le temps est plutôt une construction sociale dans la mesure où chacun
de nous ne choisit de s’investir dans telles tâches ou actions pour lesquelles
sa personne est sollicitée qu’au prorata de la valeur qu’il accorde à
celles-ci.
Ce n’est
donc pas le temps qui entrave la conciliation entre activités professionnelles
et vie familiale mais plutôt la manière dont nous hiérarchisons les obligations
découlant de ces deux champs. Dès lors, prendre conscience que le temps est un
construit social, c’est-à-dire une résultante de notre volonté pourrait nous
aider à définir les priorités entre les tâches professionnelles et les
obligations professionnelles.
Serge Gohou
(sociologue, contributeur)