L'Autorité nationale de la presse (ANP) a révélé les conclusions d'une étude intitulée "Comment les Ivoiriens s'informent en 2023 ?". Cet événement a eu lieu le jeudi 27 juin 2024 à la Maison de la presse au Plateau, en présence d'Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l'Économie numérique.
D'entrée de jeu, Samba Koné, président de l'ANP, a dressé un constat sur le paysage médiatique ivoirien. Il a souligné une situation préoccupante pour le secteur. En effet, selon M. Koné, le chiffre d'affaires de la presse ivoirienne est passé de près de 6 milliards de francs CFA en 2021 à seulement 546 millions de francs CFA en 2023.
"En 2021, nous nourrissions l'espoir d'une telle enquête. Ses conclusions sont aujourd'hui une réalité concrète qui nous comble", a déclaré le dirigeant de l'ANP. L'autorité chargée de réguler ce domaine souhaitait connaître les canaux privilégiés par les Ivoiriens pour s'informer.
Cette enquête, réalisée du 7 au 15 janvier 2024 auprès d'un échantillon composé de personnes âgées de plus de 18 ans, a été conduite par Traoré Lacina, directeur de la Société ivoirienne d'études et de sondages (SIVES). Elle a couvert cinq communes d'Abidjan et douze villes dans l'intérieur du pays. L'échantillon était constitué de 1 500 individus.
Selon ce
rapport détaillé sur 173 pages, il ressort que la télévision est le principal
moyen d'information pour 75 % des Ivoiriens, devançant ainsi Internet, la
radio, le bouche-à-oreille et la presse écrite papier.
Traoré
Lacina a soutenu que la chaîne de télévision la plus regardée (33,6 %) par les
téléspectateurs en quête d'informations est la RTI1. A en croire l'étude menée,
le déclin des ventes de journaux en Côte d'Ivoire découlerait de l'avènement
d'Internet, des journaux affiliés aux partis politiques et du manque de
crédibilité des publications papier.
Néanmoins, il est à noter que 77 % des Ivoiriens accordent leur confiance aux journalistes locaux. En outre, il ressort que c'est la télévision qui bénéficie du plus haut degré de crédibilité avec 66,1 %, suivie par Internet (50,8 %), la radio (46,5 %) et enfin la presse écrite et numérique.