De plus en plus de personnes sont tentées d’exclure de leur alimentation les protéines animales. La version « légère » de cette abstinence, le végétarisme, consiste à ne plus manger de viande, mais à continuer à manger des œufs, du fromage, voire du poisson. La version plus « dure », c’est le végétalisme (ou véganisme) qui consiste à exclure de son alimentation, aussi bien la chair animale, que tout produit issu d’animaux ; comme le miel ou les œufs. Sans juger du bien fondé de tel ou tel régime, il est néanmoins utile d’en connaitre les implications sur la santé de l’homme.
VÉGÉTARIENS
OU VÉGÉTALIENS : 99 % DE CHANCES DE MANQUER DE B12
La vitamine
B12 (ou cobalamine) est un nutriment d’origine bactérienne, exclusivement
présente dans les produits animaux, principalement la viande, le poisson et les
coquillages. Le lait n’en contient qu’une faible quantité, et elle est en
partie détruite au cours du processus de fabrication du fromage. Dans les œufs,
elle est présente au sein du jaune, mais seuls 4 et 9 % de celle-ci est
assimilable par l’organisme. La carence en B12 est donc courante chez les
végétaliens, mais elle n’épargne pas non plus les végétariens.
D’après des
nutritionnistes américains, 62 % des femmes enceintes, 25 à 86 % des enfants,
21 à 41 % des adolescents et 11 à 90 % des personnes âgées seraient ainsi concernées
par une déficience en B12. Les conséquences sur la santé sont très sérieuses.
LA
CARENCE EN B12 ENTRAINE DES TROUBLES NEUROLOGIQUES ET PSYCHIATRIQUES
La vitamine
B12 est indispensable à la fabrication des globules rouges : son déficit entraîne
dans un premier temps une anémie, qui se manifeste par une grande fatigue, puis
la survenue de divers symptômes, notamment au niveau des muqueuses buccales et
intestinales. Mais une carence en B12 altère également la gaine de myéline qui
protège les neurones, et peut ainsi entraîner des troubles
neurologiques, qui se manifestent sous forme de fourmillements,
d’engourdissements, de paralysie, de confusion mentale et de problèmes
psychiatriques. C’est peut-être là l’explication d’études montrant que les personnes
végétariennes sont plus souvent affectées par la dépression que les omnivores. Ironie
du sort
Des régimes
à base de végétaux en vitamine B9 peuvent masquer les symptômes typiques de
l’anémie en B12 ; ce qui peut retarder son identification.
Or, ce
retard peut avoir des conséquences dramatiques, car l’atteinte neurologique quand
elle se manifeste, est le plus souvent irréversible. Aussi est-il indispensable
de se supplémenter en vitamine B12 dès que l’on adopte un régime alimentaire
excluant la viande et le poisson.
L’ÉTONNANTE « CARTOGRAPHIE » DES CARENCÉS EN B12
Seulement 22
% des végétaliens et 6,7 % des végétariens se supplémentent en vitamine B12, et
sont donc moins exposés à cette carence. Mais, ils sont beaucoup moins nombreux
à le savoir ! Cela s’explique par le choix du végétalisme, qui est plus radical
que celui du végétarisme.
Celles et ceux qui le choisissent sont en général plus avertis. Les végétaliens
sont donc plus souvent au courant qu’ils doivent se supplémenter en vitamine B12.
A l’inverse des végétariens qui adoptent ce régime par confort, sans enquêter
sur les implications de leur choix en termes de santé.
Cependant,
la carence en vitamine B12 n’est que la partie émergée des problèmes qui guettent
les végétariens et les végétaliens non avertis. Certains de ces problèmes sont certes
liés à la nature même de ces régimes alimentaires, mais d’autres sont dus à la
« cible marketing » qu’ils sont devenus pour l’industrie agro-alimentaire.
La rédaction