Tanger. Me voilà de retour dans cette ville qui, à chaque visite, me fait vibrer un peu plus. Une ville suspendue entre deux mondes : le charme éternel du traditionnel et le souffle élégant du modernisme. Mon cœur y est toujours en paix, comme à la maison.
Dès mon arrivée, les souvenirs de ma précédente escapade ont ressurgi, accompagnés de cette douce excitation au creux du ventre. J’avais hâte de fouler à nouveau ses ruelles lumineuses, bordées de bâtiments au style occidental, mais sublimées par cette touche marocaine si unique.
La mer, les rires et l’instant suspendu
Ce voyage n’a pas été seulement fait de paysages. Il a été tissé de rencontres. Pas amoureuses – même si je ne dis pas non, hein (rires) – mais tout aussi précieuses. Hana et Malicka, deux belles âmes croisées comme un clin d’œil du destin. À peine installées à l’hôtel, sans même nous concerter, nous avons toutes eu la même envie : aller voir la mer.
Depuis notre chambre, la vue était à couper le souffle. L’eau
turquoise semblait nous appeler. Alors, on a marché. Pieds nus dans le sable,
rires aux éclats, appareils photo dégainés. Le vent jouait avec nos cheveux,
l’air salé caressait nos visages… C’était ça, le bonheur.
Moi, la grande peureuse assumée, je n’ai pas plongé mes pieds dans
l’eau. Mais je les ai regardées faire, amusée, attendrie. J’ai préféré
m’asseoir sur un rocher, contemplant d’un côté l’immensité bleue, de l’autre
les façades colorées de Tanger. Deux œuvres d’art se faisant face.
Casabarata : mille couleurs et une rencontre
inattendue
Plus tard, cap sur le marché Casabarata, en quête de découvertes. Une véritable immersion dans le cœur battant de Tanger ! Avec Hana et Malicka, nous étions surexcitées. Entre les djellabas chatoyantes, les épices aux parfums entêtants, les friandises traditionnelles à base d’amandes… j’ai littéralement craqué. Mon porte-monnaie s’en souvient encore !
Et puis, il y a eu ce moment touchant : un malentendu linguistique
avec un vendeur, et cette jeune femme marocaine, de passage avec son mari
tunisien et leur adorable bébé, qui s’est arrêtée pour nous aider à traduire.
Avec une gentillesse désarmante. Nous avons échangé quelques mots, trop peu.
J’aurais aimé lui demander son contact, mais l’instant est passé. Il reste pourtant
gravé dans
mon cœur.
Un câlin, un sourire, et l’émotion pure
Le lendemain matin, alors que le séjour touchait à sa fin, un dernier instant est venu bouleverser mon cœur. Pendant notre petit déjeuner, une petite fille marocaine nous observait avec insistance, surtout Malicka, ses yeux brillants d’une tendresse enfantine. Elle s’approchait doucement, entre timidité et joie débordante.
Sa maman s’est approchée à son tour. Elle nous a expliqué, émue, que
sa fille adorait les personnes noires de peau, car sa nounou ivoirienne
occupait une place très spéciale dans son cœur. Et là, sous les regards
bienveillants de sa mère et de sa grand-mère, la petite s’est blottie dans les
bras de Malicka. Un câlin sincère, long, rempli d’amour.
C’était inattendu. C’était beau. C’était puissant.
Ce voyage n’a pas été qu’une parenthèse touristique. Il a été une ode à l’humain,
une célébration de la générosité, du partage, et de la beauté des petits
instants. Tanger, tu ne cesses de me surprendre. Tu es ce souffle doux qui
caresse l’âme. Et je sais déjà que j’y reviendrai.
Maurelle Kouakou