Il est peu connu, presque jamais médiatisé et inexistant dans les manuels scolaires. Pourtant, il est l’ancêtre, le premier né des conservatoires de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest. Son nom : Le Musée Charles Combes de Bingerville.
A jamais le
premier. C’est en 1937 qu’a été créé l’atelier d’art privé. Mais, c’est en 1958
qu’il a été reconnu comme une école d’art, devenant ainsi, la première école
d’art moderne de la Côte d’Ivoire et de la sous-région ouest africaine. Sa
mission : être un centre d’apprentissage et de confection d’œuvres destinées à
la vente. Aujourd’hui, il est rebaptisé Musée Charles Combes de Bingerville pour
rendre hommage à M. Charles Combes, fondateur du Centre technique des arts
appliqués (CTAA).
Situé au
quartier Porquet de Bingerville dans le District autonome d’Abidjan, à 200
mètres de la lagune au Sud, le musée Charles Combes est délimité au Nord par le
quartier résidentiel, à l’Est par le quartier Bagba et à l’Ouest par le quartier
« Sans Loi ».
Ce musée est
un site d’art contemporain qui compte exactement 91 pièces, qui en constituent
le fond, toutes réalisées par Charles Combes. Ce nombre verra une augmentation
plus tard avec les travaux des élèves. Comme toute galerie, le musée Charles
Combes de Bingerville participe à la vie culturelle du pays et fait la
promotion des us et coutumes de la Côte d’Ivoire.
Hormis cet
objectif, il sert aussi de support pédagogique aux élèves et enseignants du
Centre technique des arts appliqués (CTAA). Sa particularité, c’est que toutes ses
œuvres sont créées aux CTAA. Car Charles Combes ne contient pas de pièces
venues d’ailleurs. De plus, faisant partie du patrimoine ivoirien, ce musée comprend
différentes œuvres notamment des pièces sculptées, d’art plastique… « Les œuvres
du musée Charles Combes appartiennent à l’Etat de Côte d’Ivoire parce qu’elles
sont l’expression de la vie culturelle ivoirienne », soutient Madame Ouattara,
qui occupe le poste de conservateur de cet espace. Ayant de bonnes relations
avec les autres galeries du pays, le musée Charles Combes a abrité la Journée
mondiale du musée en Côte d’ivoire. Mais pour en faire un centre culturel, ses
responsables se sont alliés à des groupes scolaires, des lycées et collèges qui
y envoient leurs élèves pour des travaux d’art ou pour des visites
pédagogiques. En plus, pour élargir ce volet éducation, le musée Charles Combes
collabore avec des agences de voyages. Ce qui contribue à sa promotion et
aujourd’hui il fait partir d’une ligne d’agences de voyage.
Les
expositions des œuvres des élevés de troisième année ont lieu toutes les fins
d’année. Cependant, la crise qu’a vécue notre pays durant ces dix dernières
années, a considérablement réduit le nombre de touristes, potentiels visiteurs
du musée. A côté de la crise, il y a de nombreuses difficultés que rencontre le
musée Charles Combes comme le manque de moyens financiers et d’espace pour l’agrandir.
Pour pallier ces difficultés, le musée a signé des partenariats avec des
structures qui le soutiennent. Dans cette même lancée, il compte s’ouvrir sur
l’extérieur afin d’avoir des financements et du matériel mais aussi faire un
réaménagement de son administration qui occupe le tiers de sa superficie. Cette
organisation permettra l’agrandissement de l’aire d’exposition. « Pour ce qui
est de la population, nous lui demandons de venir découvrir le musée tout en
cherchant à connaître ses richesses.
Concernant
les hommes politiques, nous avons besoin de leur aide pour la réalisation de
nos projets afin de promouvoir l’expression artistique et le développement des
activités touristiques à travers le musée Combes », a conclu madame Ouattara.
La rédaction