Une musique. Une danse. Un patrimoine culturel. Le Zaouli, une sculpture traditionnelle rendant hommage à la beauté féminine africaine. Immersion en pays Gouro, un peuple situé au centre-ouest de la Côte d’Ivoire.
Il désigne à
la fois un masque et une danse traditionnelle du peuple Gouro. Mais il est
également adopté par plusieurs groupes ethniques de la Côte d’Ivoire. Le
Zaouli, une synthèse de deux masques, le Boulou et le Djela, est aussi appelé «
Djelalou Zaouli » qui signifie littéralement dans ce dialecte, « Zaouli fille
de Djela ».
C’est une
danse et une musique populaires pratiquées par les communautés Gouro, dans les départements
de Bouaflé et de Zuénoula, en Côte d’Ivoire, rendant ainsi un hommage à la beauté
féminine.
En effet,
masque à l’allure d’une femme, il reflète la beauté africaine. Au plan purement
artistique, le Zaouli se distingue par la finesse des traits du masque, la
noblesse d’une danse et sa grâce qui en font un spectacle fort apprécié dans
les manifestations publiques.
Le Zaouli
associe, dans un même spectacle, la sculpture (le masque), le tissage (le
costume), la musique (l’orchestre, la chanson) et la danse.
Il se
décline en sept masques faciaux traduisant chacun une légende spécifique. Les détenteurs
et les praticiens sont les sculpteurs, les artisans, les instrumentistes, les
chanteurs, les danseurs et les notables (garants des coutumes et des traditions
de la communauté). Le Zaouli possède une fonction
éducative,
ludique et esthétique.
« C’est une danse particulière, elle est pratiquée à diverses occasions, notamment pendant les fêtes et les moments de réjouissances, les grandes cérémonies publiques, les obsèques et bien d’autres. C’est une danse d'enivrement chez les spectateurs », a fait savoir Gouré Bi Arsène, travailleur à Gohitafla, une localité du centre-ouest de la Côte d’Ivoire. La viabilité du Zaouli est assurée grâce aux représentations
populaires, organisées deux à trois fois par semaine par les communautés. La chefferie traditionnelle, garante des traditions, joue également un rôle clé dans le processus de transmission. Les festivals et les concours de danse inter-villages constituent également d’autres opportunités de revitalisation. Des activités de recherche et de documentation sont également en cours.
Bien plus qu’une danse, le Zaouli est porteur de l’identité culturelle de ses détenteurs. Il contribue également à la préservation de l’environnement, et favorise l’intégration et la cohésion sociale. La transmission patrimoniale de cette richesse culturelle, artistique et sociologique s’opère à l’occasion des représentations musicales et des séances d’apprentissage. Les amateurs en apprennent la pratique sous la supervision de praticiens expérimentés.
Au lycée moderne de Bouaflé, capitale de la région de la Marahoué, il est fièrement présenté à l’entrée de cet établissement. « C’est notre patrimoine culturel, c’est donc une fierté de voir le masque Zaouli juste à l’entrée de mon école. Je me sens chez moi », s’est exclamé un jeune lycéen. Adoptée par tous les villages Gouro, cette danse a accru sa notoriété et sa pratique s'est étendue bien au-delà de la région du centre-ouest de la Côte d'Ivoire.
Créé à Zrabi
Séhifla dans les années 1950 par Ouinnaila, le masque Zaouli est animé durant
ses prestations, par un rythme du même nom. C’est un masque réputé détenir des pouvoirs
permettant d'accroître la productivité du village dans lequel il est pratiqué.
Maurelle Kouakou