Dans nos quotidiens surchargés, on a pris l’habitude de diminuer notre temps de sommeil. Comme si dormir était une option, un luxe qu’on s’accorde quand il reste du temps après le boulot, les obligations familiales ou les soirées Netflix. En réalité, c’est l’inverse : le sommeil devrait être non négociable. Il n’est pas un frein à la productivité ou au plaisir.
À Abidjan comme partout ailleurs, où les journées démarrent tôt et se terminent souvent trop tard, remettre le sommeil au centre de notre hygiène de vie, c’est se donner une vraie chance de tenir la route, physiquement et mentalement.
Ce que fait votre
cerveau pendant que vous dormez
Contrairement à ce qu’on pourrait
croire, le cerveau ne « s’éteint » pas la nuit. Il bosse, et même plutôt dur.
C’est le moment où il range, trie, répare. Les souvenirs se consolident, les
émotions s’apaisent, les toxines s’évacuent. C’est un peu comme si une équipe
de nettoyage entrait discrètement après la fermeture pour préparer la salle
pour le lendemain.
Et il y a ce phénomène étrange qu’on a
tous vécu : le problème insoluble de la veille qui devient limpide au réveil.
Ce n’est pas de la magie. C’est juste que votre cerveau a enfin eu l’espace de
faire son travail tranquillement.
Le corps, lui
aussi, en profite
Le sommeil n’est pas qu’une affaire de
neurones. C’est aussi à ce moment que votre corps répare les dégâts de la
journée. Muscles, cellules, systèmes internes… tout le monde se met au travail.
C’est durant la nuit que sont libérées les hormones qui favorisent la récupération
et renforcent l’immunité.
En clair, si vous sautez des nuits, ce
n’est pas juste de la fatigue que vous accumulez. C’est aussi une forme d’usure
silencieuse. Moins visible qu’un rhume ou qu’un coup de pompe, mais bien plus
pernicieuse sur le long terme.
Les vraies
conséquences d’un manque de sommeil
On pense souvent qu’on peut « tenir »
en dormant un peu moins. Faux. Le manque de sommeil mine notre vigilance,
ralentit nos réflexes, fragilise notre humeur. Il augmente les erreurs, les
tensions, et parfois même les accidents. Et ça, ce n’est que le court terme.
Sur la durée, le prix à payer est bien
plus lourd : hypertension, troubles métaboliques, dépression… Dormir trop peu
trop souvent, ce n’est pas anodin. C’est un facteur de risque, aussi réel qu’un
régime trop gras ou une absence totale d’activité physique.
Quelques conseils
pour mieux dormir
La bonne nouvelle ? On peut presque
toujours améliorer la qualité de son sommeil. Pas besoin de tout révolutionner
— quelques ajustements suffisent parfois à faire une grande différence :
Gardez un rythme
régulier : se coucher et se lever à heures
fixes, même le week-end. Oui, c’est tentant de traîner, mais votre corps aime
la routine.
Soignez votre
environnement : une chambre
fraîche, calme, sombre, sans écrans ni notifications. Un vrai refuge.
Le soir, déconnectez : laissez les
écrans de côté au moins une heure avant le coucher. Lisez, discutez, méditez,
mais surtout, ralentissez.
Attention à ce
que vous consommez : café, alcool,
repas lourds… tout ça perturbe votre sommeil plus qu’on ne le croit.
Bougez dans la
journée : l’activité physique améliore le
sommeil. Mais évitez les efforts trop intenses en soirée.
Apprenez à
apaiser le mental : respiration
lente, visualisation, musique douce... Trouvez ce qui vous aide à décrocher.
Dormir, ce n’est pas perdre du temps.
C’est en gagner.
Il n’y a rien de paresseux à dormir.
Au contraire. Un bon sommeil, c’est un levier surpuissant pour penser plus
clair, réagir plus vite, créer, aimer, décider. Bref, pour vivre pleinement.
Et si on cessait de glorifier les nuits courtes et la fatigue chronique comme des preuves de courage ? Ce n’est ni productif, ni durable. Dormir, c’est s’armer pour demain. C’est prendre soin de soi, et donc des autres aussi.