À l’instar de plusieurs pays, la Côte d’Ivoire est en perpétuelle transformation. Les exigences professionnelles et les rythmes de vie accentués impactent les familles qui se voient obligées de modifier leur mode de fonctionnement, notamment en ce qui concerne les enfants. Et dans ce contexte, la question des garderies devient particulièrement pertinente, surtout à l’approche de la rentrée scolaire.
LES GARDERIES : UN SOUTIEN INDISPENSABLE POUR LES PARENTS ACTIFS
Aujourd’hui,
les garderies permettent aux parents d’accroître leur productivité au travail.
Savoir que les enfants passent la journée en sécurité dans une garderie réduit considérablement
le stress des parents, leur permettant ainsi de se concentrer sur le travail et
de produire d’excellents résultats.
Une étude de
l’Organisation internationale du travail (OIT) montre que les parents qui
confient leurs enfants à des services de garde fiables ont des taux d’absentéisme
très bas et sont plus productifs.
Les crèches
s’imposent comme une nécessité lorsque dans un couple, les deux partenaires ont
des occupations professionnelles. Cela participe à l’équilibre familial, comme
l’explique Mme Lekadou Leandrine, directrice du
Club des
Biberons, une crèche située à Cocody Riviera. « Aujourd’hui, nous avons des
parents très jeunes dont les grands-parents ne sont pas forcément des personnes
âgées, explique-t-elle. Le père est en activité, la mère tout comme la mémé
exercent des activités professionnelles.
Cela pose un
problème. L’enfant se retrouve seul avec la nounou qui n’a pas de formation. »
SÉCURITÉ ET DÉVELOPPEMENT DES ENFANTS
« Ouvrir une
crèche, c’est avant tout pour la sécurité des enfants. Il y a des enfants qui
sont abusés par des nounous. Les parents n’en parlent pas parce qu’ils ont
honte. Nous avons aussi des cas de vol d’enfants par les nounous. Il y a plus
de sécurité dans les crèches », rassure Mme Lekadou.
Les
activités pratiquées au sein des crèches, comme celles proposées au Club des
Biberons, participent énormément au développement de l’enfant. Le programme
inclut la peinture, le coloriage, la lecture, les sorties, les piscines party,
le jardinage, mais aussi le bricolage, les spectacles pour enfants et les jeux
libres. Selon Mme Lekadou Leandrine, tout cela contribue au développement
cognitif de l’enfant, augmentant ses chances de développement intellectuel.
LES DÉFIS DE LA FORMATION DU PERSONNEL
La
directrice du Club des Biberons, qui a travaillé pendant cinq ans dans une
garderie à Paris, reconnaît que la formation du personnel reste un défi majeur.
« Les
difficultés qu’on rencontre, c’est au niveau du personnel, soutient-elle. C’est
vrai que nous embauchons des personnes formées et diplômées, mais après, il y a
la réalité. Par exemple, il y a des gens qui ne restent pas longtemps à la
crèche alors que l’enfant s’habitue à son éducatrice qui doit partir. Il faut
trouver un autre personnel pour la remplacer au plus vite. »
Parfois, les
responsables de crèches rencontrent des difficultés avec des parents séparés. «
Cela pose des problèmes que nous devons gérer. Souvent, des parents ne se
parlent pas. Ils viennent devant nous pour régler leurs différends », révèle
Mme Lekadou Leandrine, dont le centre accueille 43 enfants répartis dans deux
structures à la Riviera Golf et à la Riviera M’badon.
UNE VOCATION, PAS UN EFFET DE MODE
Mme Lekadou
Leandrine ne pense pas que les crèches constituent un effet de mode. « Je ne
connais pas les raisons qui poussent les gens à penser que les garderies sont
un effet de mode. Le monde évolue. Les mœurs sont en train de changer. C’est
vrai qu’il y a des gens qui ouvrent des crèches juste pour le plaisir, mais ce
n’est pas le cas chez nous. » Au Club des Biberons, le recrutement du personnel
est rigoureux, soutient-elle.
« Ces
personnes, qui ouvrent des crèches pour le plaisir finiront par fermer parce
que ce n’est pas leur vocation », est convaincue la directrice de garderie.
Les
garderies ne sont pas simplement un effet de mode, mais une nécessité dans le
contexte actuel de la Côte d’Ivoire. Bien que des défis subsistent, elles
offrent des avantages indéniables aux parents et aux enfants, notamment en
matière de formation du personnel. La rigueur dans le recrutement et la
véritable vocation pour la petite enfance sont des éléments clé pour la
pérennité de ces établissements.
Richard Konan