Etalement urbain, déforestation, pollution ... Autant de phénomènes que subit notre planète. La terre souffre de voir ses ressources s’amenuiser, telle une mère luttant pour le bien-être de ses enfants, de sa famille.
Les femmes,
grandes actrices de l’utilisation et la gestion des ressources naturelles se
préoccupent de plus en plus de leur durabilité. Elles interviennent de façons
diverses dans le débat mondial sur
l’environnement où elles y participent. Dans la majeure partie des pays
d’Afrique, les femmes en ménage sont celles qui collectent l’eau et le bois
pour la cuisine, s’occupent des déchets ménagers. Dans les services, on a
recours à elles pour le nettoyage, où elles utilisent des désinfectants,
produits parfois dangereux.
Ailleurs
dans le monde, principalement dans les pays industrialisés, les femmes sont les
principales consommatrices. Elles achètent pour satisfaire leurs besoins propres
et ceux de leurs familles. Il y a là autant de pratiques qui contribuent à la
dégradation de l’environnement, où les femmes jouent un rôle prépondérant.
Mais
lorsqu’il s’agit d’assainir, c’est encore elles qui sont sollicitées. Les
femmes sont le fer de lance des initiatives en faveur de l’environnement. Principalement
dans les rues africaines et sur les plages, elles nettoient, ramassent les
ordures et font même la récupération, parfois dans les cours d’eau et réseaux
d’assainissement, au risque de leur santé. Elles sont généralement les premières
à prendre conscience des problèmes environnementaux et à en subir les
conséquences.
Parce
qu’elles ont un rôle essentiel à jouer dans le choix des modes de consommation,
de gestion des ressources naturelles et de productions durables et
écologiquement rationnelles, lors de la quatrième conférence mondiale sur les
femmes, organisée à Beijing en 1995, il a été fait mention de l’importance
d’associer les femmes dans la prise des décisions environnementales. Les Nations Unies soulignent que « les femmes ont
un rôle important à jouer dans la préservation de l’environnement et des
ressources naturelles et dans la promotion du développement durable ».
Il est
fondamental d’intégrer les besoins, préoccupations et opinions des femmes dans Reconnaissons
à ces « gestionnaires de la nature », leur forte implication dans la protection
de l’environnement.
Reconnaissons
à ces « gestionnaires de la nature », leur forte implication dans la protection
de l’environnement. Elles ont apporté d’importantes solutions aux problèmes
environnementaux dans leurs communautés. Citons l’exemple des femmes Chipko de
l’Inde. Ces femmes enlacèrent les arbres pour s’opposer aux actions des groupes
d’exploitants forestiers.
Il y
également les Africaines, membres du Mouvement de la ceinture verte, lancé par
la Kenyane Wangari
Maathai, lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2004. Les membres du
Mouvement de la ceinture verte ont planté des arbres dans le but de lutter
contre la désertification et de procurer des revenus à des femmes pauvres.
Dans les
deux exemples, les femmes ont risqué l’exclusion et bien plus encore : leur
vie. Nous espérons que le mois de mars, principalement le 8 mars qui leur est
consacré, les connecte davantage aux entrailles de la planète Terre, afin que
celle-ci comprenne nos craintes de la voir se détériorer par la mauvaise
utilisation et la mauvaise gestion de ses ressources, pourtant gratuitement offertes
à la nature.
N'cho
Lionel Arnaud (Docteur en géographie, expert en environnement et gestion des
risques et catastrophes, contributeur)