Cap sur Madagascar, île immense située à l´est du continent africain, et l´un des 12 pays les plus pauvres du monde. En 1989, le père Pedro a fondé l´association Akamasoa, pour venir en aide aux pauvres qui vivaient sur une décharge. Le but : les aider à construire des structures, des maisons.
Aux encablures de la capitale
Antananarivo, existait une décharge qui chaque jour accueillait des milliers de
personnes venues chercher des moyens de subsistances. En 1989 le père Pedro
Opeka, en mission dans la région aperçoit ces personnes dans l’extrême pauvreté
et décide de leur apporter son aide. « Premièrement, en tant qu’être humain je ne supporte pas voir des
enfants dormir à la rue, travailler à la décharge et ramasser les ordures.
Deuxièmement, nous avons les mêmes droits, nous sommes humains, il est
inacceptable de les laisser dans cette condition. Troisièmement, je suis
chrétien ; étant chrétien c’est mon devoir de tendre la main à ces personnes en
difficulté et je suis prêtre, un messager de Jésus. Jésus est l’ami des faibles
et des pauvres ». Ces trois raisons m’ont poussé à réaliser ce projet
charitable.
De cette volonté naît le
projet pharaonique du père Pedro : Akamasoa qui signifie les bons amis.
Une histoire souvent
effroyable faite de souffrances et de joies, de blessures et de réussites, de
chutes et de résurrections. En novembre 1989 le père Pédro lance un appel à
contribution et part à la campagne avec 70 familles, dans le but de les amener
à la terre, l’agriculture et construire des maisons afin de leur redonner leur
dignité.
La première maison était en
bois, des maisons qui n’ont pas résisté, certaines ont brûlé d’autres se sont
affaissées. En une seule soirée plus de 158 maisons partirent en fumée.
Il a fallu rebâtir,
reconstruire avec des briques d’argile bien brûlé avec des toits en tôles, pour
que ces maisons puissent durer 50 ans voir 75 ans.
Grâce aux carrières de 30
mètres qui entourent la décharge, Akamasoa est devenue en plus de 40 ans de
construction une ville moderne, une ville qui compte aujourd’hui plus de 25 000
personnes. La ville s’est construite petit à petit par des hommes et femmes qui
ont cru au projet du père Pedro. Aujourd’hui Akamasoa dispose, d’une école
primaire, secondaire, d’un collège, d’un dispensaire, d’une coopérative
paysanne, d’infrastructures sportives, d’une gendarmerie...etc.
Ce mouvement de solidarité
soutenu par des jeunes, des adultes, des religieux, religieuses apporte chaque
année de l’aide à plus de 500 000 Malgaches. De façon ponctuelle entre 25 000
et 35 000 passent chaque année dans les centres d’accueils d’Akamasoa.
Cette ville est un modèle de
développement dans la campagne. En 2020, les habitants d’Akamasoa ont planté 50
000 arbres.
À force de patience, de
douceur et de travail, ce prêtre jésuite a convaincu ces familles de sortir de
là oùs elles étaient pour avoir une nouvelle vie. À Akamasoa, ils ont retrouvé
leur dignité en travaillant à la carrière, à la cantine de l’école, comme
maçons, chefs de la sécurité... Et leurs enfants, promis à la délinquance, à la
drogue et à la prostitution, sont aujourd’hui médecin, sage-femme,
informaticien, professeur.
En 2021, à partir de ce
projet plus de 80 villages alentours dont Antolojanahary, Manantenasoa,
bénéficiaient d’aide et de soutien lors des intempéries.
« Il y a 40 ans nous ne savions
pas ce qui allaient se passer lorsque nous commencions ce projet. Aujourd’hui
nous avons construit une ville et nous sommes heureux ». Père PEDRO Opeka.
De Varince