A quelques jours de la cérémonie de remise du prix Jean Marie Adiaffi qui se tiendra le samedi 3 mai à partir de 18 h, à l'hôtel Palm Club, Brigitte Guirathé, la présidente de l'association "Les Amis du livre" situe l'importance de cet événement placé sous le patronage du Dr Philippe Ibitowa, conseiller à la présidence de la République, chargé de la Culture et de la Francophonie.
L’association Les Amis du Livre a lancé un prix littéraire… On est quand même tenté de se demander pourquoi cet autre prix ? Qu’est-ce qui motive qu’il soit dénommé « Prix Jean-Marie Adiaffi » ?
Avant d’en dire davantage à propos de ce prix, je voudrais profiter dire grand merci à toutes les personnes physiques et morales qui nous accompagnent et qui nous permettent d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés à travers cette récompense d’auteur. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’association Les Amis du Livre a initié ce prix pour participer à la promotion du livre ivoirien et à encourager la création littéraire francophone sur le plan national. Ce prix va donc récompenser chaque année une œuvre littéraire d’un auteur ivoirien, publiée en Côte d’Ivoire. Une œuvre qui se sera distinguée par sa qualité et son originalité…A propos de la dénomination, il faut souligner que Jean-Marie Adiaffi, et nul ne le conteste, est un génie, peut-être même l’un des plus grands que la Côte d’Ivoire ait produit après Bernard Dadié. Grand prix littéraire d'Afrique noire en 1980, avec La carte d'identité, poète et cinéaste, Jean-Marie Adiaffi est par-dessus tout un grand défenseur des valeurs traditionnelles africaines. Donner donc son nom à un prix littéraire, c’est lui rendre hommage, faire revivre dans la mémoire de chaque ivoirien son parcours… Mais c’est aussi de le rendre de fait le prix littéraire prestigieux.
Comment situez-vous le prix Bernard Dadié par rapport au prix Jean-Marie Adiaffi que vous avez initié ?
Aucun prix, aucune activité qui tend à promouvoir le livre, n’est de trop. Au contraire, s’il peut y avoir plusieurs prix littéraires de ce genre pour exhorter nos auteurs à écrire des livres de qualité, accompagner nos éditeurs dans leurs efforts, ce serait au bénéfice de la Côte d’Ivoire. Le bouillonnement qu’on observe dans le secteur du livre en Côte d’Ivoire doit être vivement encouragé. Ailleurs, en France notamment, il existe environ 2000 prix littéraires… A partir du moment où le livre est un produit particulier dans la vie d'une nation, nous restons convaincus que toutes les énergies, toutes les actions qui œuvrent à le mettre en lumière et à le rendre compétitif sur la scène internationale doivent être encouragées. Pour nous, le prix Jean Marie Adiaffi de la littérature ivoirienne et bien d'autres initiatives d'acteurs culturels participent au dynamisme de la culture en Côte d'Ivoire. Et c’est de bon augure.
Quel a été l'engouement autour de ce prix qui est à sa première édition ?
Nous avons été très agréablement surpris par l'engouement autour de ce prix. Cette première édition a enregistré 68 ouvrages parmi lesquels 10 finalistes ont été retenus. Et le lauréat sera dévoilé au cours d'une cérémonie qui se tiendra le samedi 3 mai à partir de 18h à l'hôtel Palm club de Cocody.
Vous annoncez également la remise des prix du Concours littéraire des lycées et collèges Madeleine Tchicaya…
Effectivement, depuis 2013 nous sensibilisons les élèves des lycées et collèges à la pratique de la lecture et les encourageons à l’écriture d’expression française. Ce concours littéraire qui est à sa 9e édition a permis de détecter de jeunes talents littéraires parmi lesquels on peut noter la jeune Elodie Yeboua dont le texte Les larmes de Carène est au programme scolaire.
Vous dressez donc un bilan
satisfaisant des activités de votre association ?
Dans
l'ensemble, oui. Peut-être pas entièrement, parce qu'il y a encore des enfants,
des jeunes à sensibiliser à la lecture. Mieux nous avons publié 4 ouvrages qui
regroupent les textes des lauréats de plusieurs éditions du concours Madeleine
Tchicaya, nous avons également publié un « beau livre » en
hommage à Jean-Marie Adiaffi, et nous avons rééditer l’ouvrage de Georges
Thomman sur les Néyo de Sassandra… Mieux, nous avons offert 700 ouvrages au Lycée Goffry
Kouassi de Sassandra (2022), 1200 au Lycée Moderne de Zuenoula (2023), en
partenariat avec les Forces Françaises en Côte d'Ivoire, 250 livres à l'école
primaire publique d'Eboué (Aboisso) et 500 au lycée de Zikisso (2024). Au
regard de toutes ces actions, nous pouvons dire notre satisfaction.
Comment présentez-vous votre association ?
L’association les Amis du Livre existe depuis 2012. Elle est composée de gens passionnés de livre et désireux de transmettre leur passion aux jeunes… Durant toutes ces années, nous avons travaillé à sensibiliser les élèves des lycées et collèges à la pratique de la lecture et à la création littéraire d’expression française. Et ce, à travers des conférences, des ateliers d’écriture, des dons de livres à des établissements scolaires pour équiper leur bibliothèque, mais surtout à travers le concours littéraire Madeleine Tchicaya. Nous allons poursuivre ce programme, et avec le soutien de tous les amis du Livre, nous allons initier un concours de dictée pour les écoliers du cours moyens 1 et 2. Et puis, il y aujourd’hui le prix littéraire Jean-Marie Adiaffi destinés aux écrivains confirmés.