Tiagba se trouve à 100 kms environ d’Abidjan, entre Dabou et Grand-Lahou. Il y a 80 km de route (la côtière est en bon état sur ce tronçon) et 20 kms de pistes. Après Dabou, il faut passer le village de Tounah, puis, à Cosrou, prendre la piste à gauche. Parcours d’une excursion atypique !
Lorsque vous
croisez un village sur votre gauche, et que vous apercevez l’église Papa Nouveau, vous pouvez
continuer sur la droite ; la piste remonte avant de redescendre vers la lagune
! Idéalement, il faut plutôt y arriver dans la matinée. Il vaut mieux prévoir un
pique-nique, car il n’y a pas de restaurant sur place. Crème solaire et
casquette sont de rigueur, car, ça cogne fort !
Les
villageois sont, soit pêcheurs, soit agriculteurs ; notamment la culture du
manioc. Une légende raconte qu’autrefois, à la naissance de chaque bébé, ce
dernier était plongé dans l’eau de la lagune. S’il flottait, il devenait
pêcheur, dans le cas contraire, il devenait agriculteur. La bonne nouvelle,
c’est qu’après ce test, les bébés étaient très vite repêchés !
Les
principaux poissons qu’on trouve dans la lagune sont des mulets, des carpes,
des dorades royales, des capitaines, des machoirons, des barracudas et des
crevettes.
À Tiagba,
il n’y a quasiment aucun bateau à moteur. Seul résonne au lointain, le bruit des
rames qui brassent l’eau ; quand les filets de pêche virevoltent et que les
enfants s’éclaboussent en riant.
De loin, le
village a l’air à la fois vivant et paisible. La luminosité est sublime et
offre un panorama somptueux sur la lagune et le village. On en prend plein les
yeux ! La balade à pied n’est pas bien longue, vu la taille du village. Les
villageois vaquent à leurs occupations : préparer l’attiéké, nettoyer et faire
fumer le poisson, puiser l’eau au puits, jouer aux dames…
Seuls
quelques jeunes hommes se divertissent ; alors que les femmes s’affairent pour
préparer à manger et s’occuper des enfants. Autant de scènes de la vie
quotidienne typiques des villages
lagunaires ivoiriens. Tiagba est un véritable produit d’appel lacustre et
touristique, qui mérite d’être réhabilitée, pour le bonheur des touristes et la
joie des habitants.
Nathanaël
Zabe Dakpa (Administrateur des services pénitentiaires, contributeur)