Ils ne sont pas rares ces professionnels, étudiants, salariés, fonctionnaires, … seuls ou à plusieurs qui se constituent pour créer des activités génératrices de revenus. C’est ainsi que naissent généralement les petites entreprises. Toujours très motivés, déterminés voire passionnés, ils entrent dans le monde de l’entrepreneuriat. La plupart du temps, ils sont mus par une vision assez claire, au moins pour eux-mêmes, et un but qui va souvent au-delà du gain financier. Ils voient toujours grand et ne sont pas effrayés par les défis qui se profilent.
Au début, tout se passe bien. C’est nouveau. On est
recommandé. On a quelques clients. On brasse des sommes d’argent plus ou moins
importantes. On est alors tenté de confondre nos biens à ceux de l’entreprise.
Il paraît même que l’Ivoirien changera de train de vie dès l’entrée des
premiers millions de francs CFA. C’est
ce que nous avons entendu dire. Je n’y crois pas un seul instant.
En tout état de cause l’embellie passera assez
vite et les choses se tasseront. Si on n’a pas su profiter de la période de
grâce pour se structurer, alors commencent les difficultés.
Les fournisseurs réclameront leurs paiements. Les
clients exigeront les prestations de qualité promises. Les collaborateurs
attendront les moyens pour travailler et la contrepartie de leur travail
(salaires, commissions ou honoraires). Les impôts viendront s’assurer que
l’État n’a pas été oublié et que les règles fiscales sont respectées. La Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) vérifiera que les travailleurs sont
déclarés et les cotisations reversées. Attention à ne pas avoir un conflit avec
un collaborateur dans l’intervalle sinon l’Inspection du Travail fera un tour
pour regarder les contrats de travail, les salaires, les conditions de travail
et l’accomplissement de différentes formalités administratives. Que faire ?
Une bonne gestion des
ressources humaines
L’affaire, au départ individuelle ne le restera
pas. Après la phase de démarrage, arrive celle de la consolidation où il faudra
recruter de bons collaborateurs. C’est déjà un grand défi pour les grandes entreprises. Cela l’est encore
plus pour les très petites entreprises. Lorsqu’on finira par recruter, il faut
maintenant gérer ses collaborateurs (rédiger de bons contrats, choisir le bon
type de contrat par collaborateur, faire les fiches de poste, traiter la
paie,…) : un autre challenge. Afin de rester concentré sur l’objet de l’entreprise
et ne pas prendre des risques dans sa gestion, il est souhaitable de se faire
accompagner par des professionnels. Différents cabinets spécialisés dans la
gestion des ressources humaines existent et accompagnent au quotidien les
entreprises, quelle que soit leur taille,
dans leur volonté de respecter les dispositions sociales.
Une rigoureuse
comptabilité
La gestion financière d’une petite entreprise se
résume principalement à la gestion comptable. Toutes les écritures doivent être
passées en tant et en heure. Chaque mouvement financier doit être tracé. Selon
le type d’entreprise, il faudra payer les taxes et impôts sans oublier les
impôts sur les salaires et les prestations. Les centres de gestion agréée (CGA)
sont des cabinets agréés par le Ministère en charge des finances pour appuyer
les entreprises et leur permettre de respecter les règles comptables et
fiscales. Il en existe dans les différentes circonscriptions administratives du
pays. Des cabinets comptables privés peuvent aussi être sollicités pour le
suivi comptable.
La
première astuce pour tout nouvel entrepreneur est donc de déléguer les tâches de
gestion si elles ne représentent le cœur de son activité afin d’avoir une
gestion claire et rigoureuse, un atout indéniable pour obtenir des lignes de
crédit auprès de banques, d’investisseurs et pour lever des fonds.
Ulrich DJE
Manager Senior