L’évaluation, surtout par des indicateurs, outil de management à la mode, constitue l’un des moyens, parmi d’autres, de mise en œuvre et de mesure d’une politique de durabilité urbaine.
Depuis des décennies, la problématique de la préservation environnementale est devenue une préoccupation majeure universelle. Des Etats aux populations en passant par les organisations internationales et ONG, tous se préoccupent de l’avenir de notre planète. Plusieurs conférences, séminaires, tables rondes se tiennent depuis des années afin de prendre des dispositions et de donner des règles pour un environnement durable dans le monde entier. Ainsi, chaque Etat ou gouvernement, a adopté des décrets, des codes et plusieurs autres textes pour assurer un environnement de qualité et durable à sa population.
La Côte
d’Ivoire s’est inscrite dans cette dynamique depuis plusieurs décennies. Le
pays dispose d’un ministère chargé de l’environnement et du développement
durable, un code de l’environnement, des décrets et textes juridiques pour la
protection des forêts, des eaux, etc. Des institutions avec des objectifs
précis sont mises en place. Plusieurs études sont menées afin de réaliser ses
rêves. Malgré ces efforts entrepris par l’Etat, aujourd’hui encore, la qualité
du cadre de vie dans les villes, même les plus équipées demeure inquiétante.
L’évaluation
par indicateurs, Prônée comme moyen de mise en œuvre du développement durable, notamment
par le ministère de l’Écologie française, devient donc une solution pour
assurer une bonne qualité de cadre de vie dans nos villes. Par ailleurs, la notion
de cadre de vie, bien que très usitée dans le langage courant comme dans celui
des praticiens de l’environnement, est une notion relativement floue (Jacques
THEY).
Ainsi chacun
en fonction de ses objectifs, lui donne une définition. Aujourd’hui, plusieurs
études ont été réalisées sur la notion et il ressort en général que parler du
cadre de vie d’un territoire, c’est parler de ses dimensions sécuritaires,
pollutions et nuisances, lieux de services et de consommation, de la mixité
sociale, du patrimoine, l’espace résidentiel et vert, la mobilité et l’emploi.
Ainsi un
cadre de vie de qualité au sens du développement durable est un milieu où l’on
se sent en sécurité, qui offre un environnement sain et dans lequel
l’utilisation de la voiture, tente à être minimisée. Ce n’est pas une zone
dortoir, un lieu d’uniformité et individualiste. Ce milieu se doit en effet
d’être à la fois pluriel, tant en matière de fonction que de ressource humaine
et doit avoir du caractère. C’est également un milieu dans lequel il est plus facilement
possible de trouver un emploi et qui s’inscrit dans une politique de gestion
d’utilisation économe de l’espace (CAPRU).
L’intégration
de ce principe d’évaluation dans la gestion du cadre de vie des communes et des
collectivités territoriales ivoiriennes devrait permettre la réduction des impacts
de leurs activités quotidiennes sur l’environnement et le cadre de vie. Car une
évaluation de la qualité du cadre de vie dans une perspective de développement
durable, permettra de garder en éveil le contrôle de la qualité de ces
dimensions qui constituent le cadre de vie des populations.
Aujourd’hui,
ces pratiques d’évaluation par indicateurs se multiplient dans les projets de durabilité
urbaine, surtout en aménagement urbain durable en France avec pour exemple, la
mise en place, depuis 2007, à Paris, d’un tableau de bord d’indicateurs adossé
au référentiel
« Un
aménagement durable pour Paris » afin d’évaluer les niveaux de performance des
opérations d’aménagement au regard des objectifs de développement durable.
Aussi cet
outil permet aux acteurs de fédérer leurs efforts pour assurer une bonne
qualité de cadre de vie à leurs populations.
Par
ailleurs, dans le cadre d’une évaluation de la qualité du cadre de vie,
l’approche débouche sur une démarche-qualité du cadre de vie dans laquelle on
essaie de mobiliser les acteurs locaux et de fédérer leurs efforts pour gérer
la qualité et élever son niveau.
Stanislas
Becket Yamian (consultant manager)