En dépit des progrès indéniables que nous enregistrons tous les jours dans les domaines de la science et de la technique, malgré les grandes découvertes dont nous avons toutes les raisons d’être fiers et bien que plusieurs d’entre elles soient entièrement acquises et assumées dans notre vie au quotidien, nous devons reconnaître que trop de maux persistent ou même vont en s’aggravant sur notre planète.
Le progrès profite essentiellement à un petit groupe de privilégiés et ses retombées n’ont certainement pas l’impact souhaitable sur la vie de nos populations et des communautés auxquelles nous appartenons.
Toutes ces
avancées technologiques, toutes ces grandes prouesses ne remplissent pas la
mission de rendre plus d’hommes et de femmes heureux.
Elles
servent généralement à discriminer encore plus, à élever et à épaissir les
murailles entre nous parce que trop souvent, elles enrichissent et favorisent
un petit nombre, quand la grande majorité, elle, est écartée et s’appauvrit.
Et quand on
n’y prend gare, ces avancées technologiques peuvent aller jusqu’à favoriser des
conflits armés avec leurs cortèges de catastrophes jamais annoncées.
Dans le même
temps, trop de solutions préconisées puis mises en place, quelquefois de
manière très coercitive, pour garantir le développement, n’auront apporté ni la
paix, ni le bonheur, encore moins l’épanouissement, qui sont les attentes
légitimes des populations.
Je pense très
fermement que le bonheur sur notre planète, passe par l’émergence d’une masse
critique de personnes conscientes et responsables, centrées sur les autres, qui
soient capables de mobiliser les énergies pour les grandes causes, de créer l’engagement,
de susciter le sens de la responsabilité et d’inspirer l’envie de travailler
mieux et surtout en coopération. Parce qu’elles auront consciemment mis leurs
ressources, les réseaux d’influence et le meilleur d’elles-mêmes pour servir.
Individuellement,
puis collectivement, nous avons encore le choix : Nous pouvons continuer à nous
préoccuper uniquement de nos intérêts égoïstes au détriment des plus faibles et
faire l’apologie de la raison du plus fort, ou bien nous pouvons enfin choisir
de faire certaines choses qui puissent, en plus de nous rendre tous heureux,
nous élever ensemble.
Il est faux
de croire que notre monde est condamné à vivre dans la violence, dans la
souffrance, dans la peur, dans l’injustice, dans l’inégalité exacerbée ou dans
le mal avec toutes ses manifestations dont nous avons même honte de parler.
Par contre,
il est juste de croire que nous pouvons façonner le monde que nous voulons pour
nous et pour nos enfants, un monde où la recherche et le progrès favoriseraient
l’épanouissement et la dignité de tous, parce qu’ils tiendraient compte de ce
dont nous avons collectivement besoin et que tout le monde serait invité à contribuer
suivant son vrai potentiel.
La bonne
nouvelle, c’est que ce choix n’est pas seulement celui de quelques privilégiés.
Il n’est pas
dans les seules mains de certains élus.
Il nous
appartient à chacun d’entre nous et il est le nôtre tous les jours.
Mais cette
prise de conscience, la seule capable de nourrir une espérance saine et
réaliste, doit d’abord germer dans les plus petites de nos cellules
communautaires c’est-à-dire, dans nos familles et sur nos lieux de travail.
Cette prise
de conscience est essentielle. En réalité, elle devrait être le premier de nos
soucis.
Gilles Atayi
(directeur associé de G&A Africa Consulting, contributeur)