La situation catastrophique du marché de l’emploi en Afrique, notamment et surtout celle de l’emploi des jeunes, oblige tous les intervenants et parties prenantes à inventer des formules et solutions pour occuper les jeunes et leur apporter des moyens de se prendre en charge et de sortir de cette oisiveté malsaine qu’est le chômage, surtout lorsqu’il est de longue, très longue durée.
Cette situation très tendue a permis de développer, entre-autres, la notion d’ « entrepreneuriat » au point même d’utiliser cette plateforme au cœur des différents programmes portés par les Organisations non gouvernementales, les bailleurs de fonds, les pouvoirs politiques et bien entendu la société civile.
Cette
solution miracle, face à un problème qu’on ne sait par quel bout l’appréhender,
qui apporte un peu d’espoir à tous nos dirigeants, au moins sur le papier,
a-t-elle un réel avenir devant elle ?
Je remarque
tout de même que cette notion d’entreprenariat tend à s’appliquer à certains projets
essentiellement, plutôt de petite taille, n’ayant pas encore réellement « explosé
», mais étant plutôt en phase de « Start up », portés par des primo
entrepreneurs ou de «malheureux» récidivistes de l’entreprenariat.
Quand le
projet est arrivé à maturité, s’est bien développé, a commencé à passer les
frontières régionales et continentales, on ne parle plus d’entrepreneur mais
plus facilement de grand(e) patron(ne) ou de capitaine d’industrie, etc.
Mais qu’à
cela ne tienne, une chose est certaine, pour avoir une chance de devenir Grand
patron, ou Capitaine d’industrie, il faut déjà commencer par entreprendre.
Nous allons
donc tenter de parcourir les fondamentaux de l’entreprenariat, et lister ainsi
ce qu’il faut savoir avant même de se lancer, pour mieux appréhender les
tournants et anticiper, dans la mesure du possible, les secousses et autres
embuches.
Comme pour
tout ce que l’on fait, pour entreprendre aussi, il vaut mieux en avoir une
réelle ENVIE, la MOTIVATION et le PLAISIR. Lesquels sont au cœur du dispositif
de la création d’entreprise.
Il vous faut
choisir un PROJET qui vous « ressemble » et un produit dont vous êtes sûr(e) de
l’intérêt que les consommateurs lui porteront. Ne vous lancez pas dans la
création d’une poissonnerie si vous ne supportez pas l’odeur du poisson frais…
il va sans dire que vous ne tiendrez pas longtemps. Ceci pour insister sur le
fait qu’il faut s’assurer que ce statut d’entrepreneur, et le fait d’être à
votre compte, vous plaira.
Il faut
ainsi rappeler qu’être entrepreneur(e) c’est certes, l’indépendance, la
possibilité de décider seul, la réalisation de soi, etc... Mais entreprendre
c’est également un long apprentissage de la gestion d’une entreprise, la
solitude face à des situations difficiles, des revenus pas toujours à la
hauteur de vos attentes. Pour vous assurer de faire le « bon » choix,
testez-vous, n’hésitez pas à penser à des formations complémentaires et ciblées
et recherchez du coaching auprès d’amis ou contacts entrepreneurs
L’AVENTURE ENTREPRENEURIALE : COMMENT SE LANCER ?
Aujourd’hui,
on ne perçoit plus le travail de la même façon. Plus personne (ou très peu) ne
rêve d’une longue et interminable carrière au sein d’une seule et même
entreprise. Les salariés changent plusieurs fois d’entreprise, de secteur
d’activité voire de métier, au cours de leur carrière. L’on peut donc concevoir
l’entreprenariat comme une autre façon de se réinventer une vie
professionnelle. L’entreprenariat est également devenu la SEULE voie de salut
pour des milliers de jeunes sortis de l’école avec ou sans diplôme mais à qui
notre environnement ne propose aucune autre alternative.
Alors, que
ce soit par choix ou simplement par manque de choix, avant de se lancer dans
l’entrepreneuriat, il faut se poser un certain nombre de questions, entre
autres : Avez-vous une sécurité financière sur laquelle vous reposer si jamais
le projet échoue ? Pouvez-vous sacrifier votre temps personnel ? Êtes-vous
soutenu(e) par vos proches ? Dans quel domaine voulez-vous travailler ? Avez-vous les
compétences nécessaires pour exercer cette activité ?
Pour
répondre à ces questions et semer certains de vos doutes, plusieurs solutions
s’offrent à vous.
Le bilan
des compétences : c’est
l’analyse et l’évaluation des compétences professionnelles et personnelles. Ce
bilan mesure également vos motivations et vos aptitudes. Après avoir passé les
3 phases (phase préliminaire, phase d’investigation et phase de conclusion), le
bilan aboutit à un projet professionnel réaliste et en adéquation avec vos
attentes. Le bilan peut durer de 6 semaines à 3 mois maximum.
Tester un
métier pendant quelques jours : essayer de trouver un professionnel du métier dans lequel
vous souhaitez entreprendre, et obtenir de ce professionnel que vous puissiez
le suivre et observer son travail en étant à ses côtés pendant quelques jours.
Vous pourrez ainsi vous imprégner de l’essentiel de son activité et vous faire
un avis sur le métier en question.
Une fois
votre domaine d’activité défini, il faut élaborer votre business plan. C’est ce
document qui va vous permettre d’articuler vos projets, les réalisations et les
moyens de mises en œuvre. C’est aussi le document qui va permettre à la banque,
aux investisseurs et aux associés potentiels d’évaluer la viabilité de votre
projet et de vous soutenir financièrement...
Lors du
choix du nom de votre entreprise, vérifiez que celui-ci n’est pas déjà occupé,
en faisant quelques recherches, notamment sur internet et auprès des organismes
de propriété intellectuelle et / ou industrielle.
En espérant
que ces quelques idées sur l’entreprenariat seront utiles à celles et ceux qui
veulent se lancer, je vous souhaite bonne chance, et que l’Esprit entrepreneurial
soit avec vous !
Joël-Eric
Missainhoun (directeur général associé Groupe AFRICSEARCH, contributeur)