Si le bio passe pour une révolution des habitudes alimentaires et du mode de vie de façon générale dans les pays industrialisés, il n’y a pourtant rien de nouveau sous le soleil africain. Le bio est un mode de vie bien de chez nous !
L’Afrique est l’un des continents disposant de plus de terres arables, mais l’agriculture y est plus de subsistance qu’industrielle. Selon la Fao (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la faible contribution de l’Afrique dans la production biologique contraste avec ses potentiels. Le sous-développement de l’agriculture intensive sur le continent peut être est un potentiel pour l’agriculture biologique.
« En effet,
selon les conclusions de la conférence de la FAO (2007) sur l’agriculture
biologique, les rendements de cette dernière sont plus élevés dans les régions
qui utilisent initialement peu de produits synthétiques (notamment les pesticides).
»
L’AFRIQUE, UNE TRADITION D’AGRICULTURE BIO
Il est
évident que le continent africain ne peut s’aligner sur les pays de l’Occident
qui ont une agriculture intensive et avec des techniques de production
ultramodernes. Mais, quand il s’agit de bio, même si le terme ou concept est
une trouvaille des pays occidentaux, la manière et le principe sont bien
africains.
Dans la
plupart de nos villages et contrées, en dehors des capitales africaines, les
familles sont soit des agriculteurs, soit des éleveurs ou encore des pêcheurs,
qui se contentent de ce que la nature leur offre sans aucune intervention
chimique ou d’une quelconque manipulation en laboratoire pour optimiser la
production.
Les
superficies exploitables sont réduites aux besoins des familles, un peu plus
pour la revente sur le marché du village. Les animaux sont élevés en pleine
nature de la façon la plus rudimentaire qui soit. On a même l’habitude de voir
dans de grandes villes d’Afrique subsaharienne
(Bamako,
Abidjan, Dakar, Niamey et autres) des éleveurs guider le bétail dans les rues
de la capitale, à la recherche d’espaces verts.
UNE ALIMENTATION À BASE DE PRODUITS FRAIS DU TERROIR
Sur le plan
de l’alimentation également, les Africains n’ont pas suivi la politique de
consommation rapide des pays développés.
Sont appelés
produits bio tous les produits qui contiennent au minimum 95 % d’ingrédients
issus de l’agriculture biologique. Un produit bio répond donc à des
réglementations à échelle nationale et européenne, à la fois végétales et
animales. Ainsi, la production, la transformation et la conservation ne doit
pas impliquer l’utilisation de substance chimique de synthèse (engrais et
autres pesticides) ainsi que le recyclage des matières premières. Il existe
donc un label délivré par le Ministère de l’Agriculture, le label AB (pour
Agriculture Biologique). Si l’on part de la définition susmentionnée des
produits bio, pas besoin de label pour les produits issus de la production végétale
ou animale africaine. Nous sommes loin de la cuisine « boîte de conserve » des
Occidentaux. L’Africain prend encore le temps de cuisiner les produits des
champs, achetés sur nos différents marchés, surtout en raison de l’exigence et
de la complexité des mets africains.
Le bio, une
quête de l’authenticité qui caractérise déjà l’Afrique
Vivre bio.
(…) C’est aussi l’occasion de partir en quête de davantage d’authenticité. Tout
ce qui n’est pas nouvelles technologies, transports supersoniques, robotique,
mode de consommation super élaboré, bref un mode de vie conçu en laboratoire,
qu’on appelle développement, est pour le coup authentique. Ça tombe bien,
l’Afrique a de la ressource quand il s’agit d’authenticité !
Le bio est
un mode de vie bien africain. En partant de l’agriculture, de nos vêtements
(les pagnes 100 % coton) et d’un développement qui ne s’appuie pas sur une
industrialisation à son paroxysme, au point de mettre en danger la planète. Ce
continent peut se targuer d’avoir encore un mode de vie bio et sain très
acceptable, en tout cas dans la plupart de ses villes et villages.
La rédaction