Ce qui ressort malgré tout, c’est l’angoisse des parents, la peur, l’incompréhension, et ce soulagement final mêlé de nombreuses questions : qu’est-ce qui pousse deux adolescentes à disparaître ainsi ? Pourquoi s’isoler ? Et surtout : comment éviter que cela n’arrive à nos propres enfants ?
Cette
affaire, au-delà du buzz, met en lumière une réalité parfois silencieuse, mais frappante. Beaucoup d’adolescents se sentent incompris, jugés, étouffés ou, au contraire,
livrés à eux-mêmes. Et lorsqu’ils ne trouvent pas d’espace pour exprimer leurs
émotions, ils cherchent ailleurs… même au mauvais endroit.
Comprendre la fugue : un malaise plus profond qu’un simple caprice
On imagine
souvent que les adolescents fuguent par désobéissance ou par immaturité. En
réalité, la plupart agissent par fuite émotionnelle :
– besoin
d’échapper à une pression,
– peur de
décevoir,
– conflits
familiaux,
– influence
de mauvaises fréquentations,
– recherche
d’attention ou de liberté.
La fugue
n’est jamais anodine : elle traduit un déséquilibre intérieur, un malaise, ou
une absence de repères solides. Et l’affaire récente nous rappelle que les
jeunes ne mesurent pas toujours les dangers — les lieux isolés, les maisons
abandonnées, les inconnus, l’influence des réseaux.
C’est donc une responsabilité collective. Il faut écouter, guider, protéger.
5 conseils Esprit Magazine pour prévenir les fugues et renforcer la sécurité émotionnelle des enfants
1. Installer un climat d’écoute avant que les problèmes n’apparaissent
Les
adolescents se ferment lorsqu’ils sentent que tout ce qu’ils diront sera jugé.
Créer des
rituels simples : un moment par semaine où l’on parle de tout et de rien, sans
critique.
C’est dans
ces moments “ordinaires” que les confidences extraordinaires apparaissent.
2. Connaître l’entourage sans être intrusif
Les amis
influencent énormément les décisions d’un jeune.
Posez des
questions, rencontrez-les, intéressez-vous à eux.
La
surveillance excessive crée la rébellion, mais l’indifférence ouvre la porte à
de mauvaises fréquentations.
3. Parler des dangers réels avec pédagogie
Les ados
sous-estiment souvent les risques.
Parlez des
maisons abandonnées, des lieux isolés, des mauvaises rencontres, des pièges des
réseaux sociaux.
Le but :
éclairer sans terroriser.
4. Devenir un refuge émotionnel
Un
adolescent qui se sent compris ne cherche pas un refuge ailleurs.
Apprenez à
accueillir ses émotions même quand elles vous dérangent : colère, honte,
stress, envie d’indépendance.
La famille
doit être un espace où l’on peut tomber et être relevé.
5. Établir un pacte familial de confiance
Savoir où
est son enfant n’est pas du contrôle, c’est de la protection.
Mettez en
place un accord clair : prévenir lorsqu’on sort, partager les lieux, garder un
téléphone allumé.
Offrez de la liberté, mais toujours reliée à un filet de sécurité.
L’affaire
des deux jeunes filles retrouvées dans une maison inachevée est un
avertissement. Un rappel que les enfants ont besoin d’attention, d’écoute,
d’amour, et d’un entourage sain.
Les parents
ne peuvent pas tout contrôler, mais ils peuvent offrir des repères qui
empêchent l’irréparable.
Parce qu’au fond, le vrai rôle d’un parent, c’est d’être le lieu où l’enfant revient toujours, même lorsqu’il se perd un instant.
La rédaction