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Dossier
Fait de société

Affaire « Deux adolescentes disparues à Dabou » : au-delà du fait divers, un signal d’alarme pour les familles

La Côte d’Ivoire s’est récemment émue de l’histoire de deux jeunes filles portées disparues puis retrouvées plusieurs jours plus tard dans une maison inachevée. Les versions divergent encore, et les réseaux sociaux ont, comme souvent, amplifié le récit.

il y a 4 heures

Ce qui ressort malgré tout, c’est l’angoisse des parents, la peur, l’incompréhension, et ce soulagement final mêlé de nombreuses questions : qu’est-ce qui pousse deux adolescentes à disparaître ainsi ? Pourquoi s’isoler ? Et surtout : comment éviter que cela n’arrive à nos propres enfants ?

Cette affaire, au-delà du buzz, met en lumière une réalité parfois silencieuse, mais frappante. Beaucoup d’adolescents se sentent incompris, jugés, étouffés ou, au contraire, livrés à eux-mêmes. Et lorsqu’ils ne trouvent pas d’espace pour exprimer leurs émotions, ils cherchent ailleurs… même au mauvais endroit.

Comprendre la fugue : un malaise plus profond qu’un simple caprice

On imagine souvent que les adolescents fuguent par désobéissance ou par immaturité. En réalité, la plupart agissent par fuite émotionnelle :

– besoin d’échapper à une pression,

– peur de décevoir,

– conflits familiaux,

– influence de mauvaises fréquentations,

– recherche d’attention ou de liberté.

La fugue n’est jamais anodine : elle traduit un déséquilibre intérieur, un malaise, ou une absence de repères solides. Et l’affaire récente nous rappelle que les jeunes ne mesurent pas toujours les dangers — les lieux isolés, les maisons abandonnées, les inconnus, l’influence des réseaux.

C’est donc une responsabilité collective. Il faut écouter, guider, protéger.

5 conseils Esprit Magazine pour prévenir les fugues et renforcer la sécurité émotionnelle des enfants


1. Installer un climat d’écoute avant que les problèmes n’apparaissent

Les adolescents se ferment lorsqu’ils sentent que tout ce qu’ils diront sera jugé.

Créer des rituels simples : un moment par semaine où l’on parle de tout et de rien, sans critique.

C’est dans ces moments “ordinaires” que les confidences extraordinaires apparaissent.

2. Connaître l’entourage sans être intrusif

Les amis influencent énormément les décisions d’un jeune.

Posez des questions, rencontrez-les, intéressez-vous à eux.

La surveillance excessive crée la rébellion, mais l’indifférence ouvre la porte à de mauvaises fréquentations.

3. Parler des dangers réels avec pédagogie

Les ados sous-estiment souvent les risques.

Parlez des maisons abandonnées, des lieux isolés, des mauvaises rencontres, des pièges des réseaux sociaux.

Le but : éclairer sans terroriser.

4. Devenir un refuge émotionnel

Un adolescent qui se sent compris ne cherche pas un refuge ailleurs.

Apprenez à accueillir ses émotions même quand elles vous dérangent : colère, honte, stress, envie d’indépendance.

La famille doit être un espace où l’on peut tomber et être relevé.


5. Établir un pacte familial de confiance

Savoir où est son enfant n’est pas du contrôle, c’est de la protection.

Mettez en place un accord clair : prévenir lorsqu’on sort, partager les lieux, garder un téléphone allumé.

Offrez de la liberté, mais toujours reliée à un filet de sécurité.

L’affaire des deux jeunes filles retrouvées dans une maison inachevée est un avertissement. Un rappel que les enfants ont besoin d’attention, d’écoute, d’amour, et d’un entourage sain.

Les parents ne peuvent pas tout contrôler, mais ils peuvent offrir des repères qui empêchent l’irréparable.

Parce qu’au fond, le vrai rôle d’un parent, c’est d’être le lieu où l’enfant revient toujours, même lorsqu’il se perd un instant.

La rédaction