« Je me souviens de mon premier K O. Cette étape fût une motivation pour prendre les choses beaucoup plus au sérieux dans la vie, ça a changé ma vision », confie Yves Roland Oly, champion de boxe thaïlandaise, quatre fois champion d’Afrique.
Humiliant
pour certains, un déshonneur pour d’autres, mais « l’échec fait des forts. »
Cet adage, l’Ivoirien Yves Roland Oly, dit la machine, l’a fait sien.
Dans un
univers aussi coriace qu’impitoyable, où il pleut des coups, le champion du
monde K1 Oly la machine a réussi à tirer son épingle du jeu.
« J’ai
commencé le Muay Thaï, un sport de combat classé parmi les boxes pieds-poings,
à l’âge de 12 ans. Bagarreur de nature, j’ai trouvé dans cet art martial
ancestral un excellent moyen de canaliser mon énergie. J’ai fait ma première
compétition en 2012 et en 2013. J’ai remporté le titre de champion de Côte
d’Ivoire face à Philippe Quenum et, par la suite, je me suis qualifié pour les
championnats du monde avec la sélection nationale ivoirienne », explique le
champion du monde de boxe thaïlandaise.
L’échec fait
partie de l'apprentissage, une leçon bien mémorisée par le sportif. Il lui a
fallu un minimum d'essais avant d'atteindre son objectif. Aujourd’hui champion
du monde, l’athlète est passé par bien d’épreuves. Des échecs, il en a essuyé
avant de savourer le succès.
Il s’en est
surtout servi pour gagner en confiance, en authenticité, en compassion, en
humilité, en courage et en perspective. Après avoir atteint le niveau professionnel
en 2017, Oly la machine a représenté fièrement les couleurs de son pays lors de
nombreuses compétitions internationales pour accéder aux plus hautes marches du
podium, devenant ainsi le champion d’Afrique Muay Thaï, dans la catégorie de
plus de 91 kg et Champion du Monde WPKF pro de K1 rules en 2019. C’est en 2021
qu’il remporte sa 4e ceinture de champion d’Afrique.
Malgré sa
volonté de faire honneur à son pays la Côte d’Ivoire, le boxeur est confronté à
bien des difficultés sur le continent africain, mais sa rage de vaincre
surpasse tous les obstacles.
Bien qu’il
ne soit pas évident pour un noir Ivoirien d'être champion du monde, il a choisi
de « s’exporter » afin de remporter de prestigieux titres.
« C’est plus
difficile pour nous, n’ayant pas forcément une importante visibilité à
l’international. Pour ma part, le fait d’être Noir n’a jamais été un problème.
Dans ma discipline, j’ai rencontré énormément d’athlètes de différentes nationalités
et ce qui nous rassemble, c’est le sport », confie-t-il.
L’EFFORT
FAIT DES FORTS…
« Une de mes
grandes satisfactions professionnelles est d’avoir pu lancer cette année, la
Ligue 225 Fight Show, une compétition professionnelle de sport de combat en
projet depuis plusieurs années et qui a pour objectif de professionnaliser la discipline,
de valoriser les athlètes ivoiriens et de leur offrir une visibilité sur le
plan national comme international », se réjouit l’athlète.
Malgré
l’année difficile qu’a été 2020, du fait de la pandémie de la Covid-19 qui
fragilisé tous les secteurs d’activités, Oly n’a pas baissé les bras. Il s’est
plutôt servi de cet obstacle pour mieux se préparer et faire de son projet, une
belle réussite sur le plan sportif et pour la jeunesse.
Son plus
grand regret, selon lui, est l’absence de sa mère rappelée à Dieu avant l’accomplissement
de ses projets. Il a enfoui en lui cette indescriptible douleur de ne pas avoir
auprès de lui sa génitrice avec qui il aurait tant souhaité vivre ces moments
heureux, voir la progression de sa carrière et la matérialisation de ses
projets.
Titulaire
d’un Master en Criminologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Yves Roland
Oly est également coach sportif et préparateur physique, diplômé de l’Institut
national de la jeunesse et des sports.
Président
Fondateur de l’association sportive Changdam Muay Thai Team 225, il forme
depuis plusieurs années les jeunes de son équipe aux sports de combat, plus
précisément au Muay Thaï et porte l’organisation 225 Fight Show qui vise à
professionnaliser et à dynamiser la discipline en Côte d’Ivoire.
Maurelle Kouakou