Goulia Kplinda Ange-Morell, affectueusement appelé Morel, vit à Yopougon, dans le quartier populaire de la SICOGI. À 27 ans, ce fils de Duékoué incarne bien plus qu’un simple parcours individuel : il est devenu un symbole de courage, de persévérance et de dignité.
Une différence transformée en force
Morel nait dans une fratrie de huit enfants. Il a dû faire face
dès sa naissance à une différence visible : il est une personne de petite
taille. Cependant, il refuse de se laisser abattre par le regard des autres. Bien
au contraire, Morel a su transformer son handicap en un véritable atout. Sa sérénité et son profond
respect pour autrui lui ont valu l’estime unanime de son
entourage. Il se caractérise par sa joie de vivre. Il a toujours exprimé sa joie de vivre à travers des vidéos devenues virales sur la toile.
Malgré son handicap, Morel n’a jamais renoncé à ses ambitions.
Après avoir décroché son baccalauréat,
il est resté de longues années sans emploi, multipliant les démarches dans
l’espoir de trouver une opportunité. Pourtant, jamais il n’a sombré dans le
découragement. Sa conviction que le travail est un droit pour tous l’a porté,
même dans les moments de doute.
La rencontre décisive avec le maire de Yopougon
Dans
une vidéo diffusée sur la toile, Morel lance un appel de recherche d’emploi.
Il ne veut pas tendre la main. Le destin finit par lui sourire. Sa rencontre
avec Adama Bictogo, maire de Yopougon, a marqué un
tournant décisif dans sa vie.
Impressionné
par sa volonté et son optimisme, le maire a décidé de lui offrir un poste au
sein de la mairie en tant qu’animateur culturel. Ce geste, bien plus qu’un
simple emploi, a été une reconnaissance de la valeur et de la dignité de Morel.
« Tout ce que je veux, c’est travailler »
« Quand
j’ai croisé le maire de Yopougon, nous sommes d’abord allés le saluer. Puis en
discutant, je me suis approché doucement de lui et je lui ai dit à l’oreille :
Papa, j’ai mon diplôme. Tout ce que je veux, c’est travailler seulement. Je ne
demande pas grand-chose. En tout cas, j’ai passé le BTS, mais je n’ai pas été
admissible. Par contre, j’ai mon BAC A. Avant ma rencontre avec le Maire, je
jouais au football et je me débrouillais dans la vie, comme tout bon jeune de
Yopougon », confie Morel.
Un modèle de résilience et d’espoir
Aujourd’hui,
Morel est devenu un modèle de résilience.
À travers son parcours, il démontre que la grandeur d’un homme ne se mesure pas
à sa taille, mais à la force de son caractère et à la lumière qu’il transmet
aux autres. Son embauche n’a pas seulement changé sa vie ; elle a aussi envoyé
un signal fort à toute la jeunesse ivoirienne : aucun
obstacle n’est insurmontable lorsque la détermination est plus forte que les
limites imposées par la vie.
En quelques mois, Morel est passé
du statut de jeune chômeur méconnu à celui de figure
inspirante. Devenu également ambassadeur de marque, il prouve
que son influence dépasse désormais son quartier et qu’il incarne une source
d’espoir pour des milliers de personnes.
« Je
veux dire à tout le monde : ne vous découragez pas. On ne sait pas d’où peut
venir le Douahou un jour. Alors continuez à avancer avec un esprit positif, ça
va aller un jour », conseille Morel.
L’histoire
de Morel rappelle une vérité essentielle : la résilience n’est pas l’absence
d’épreuves, mais la capacité de se relever, de croire en soi et de marcher,
tête haute, malgré les difficultés. En cela, Morel n’est pas seulement un jeune
de Yopougon : il est le symbole vivant de la force
intérieure qui sommeille en chacun de nous.
Richard Konan