13 heures TU. Le temps est assez clément. Sur les abords du village d’Azito sont amarrées les embarcations. De grandes pirogues à moteur, peintes dans des couleurs chaudes.
La nôtre est dominée par un jaune soleil, parsemée de bandes bleues. Avec nous, des vendeuses portant leurs colis. Entre l’équipe de reportage et ces jeunes filles, la plaisanterie est de mise. « Qu’est-ce que vous allez voir sur notre île ? », nous demande l’une d’entre elles. Le photographe capture le rythme de la traversée.
Johnnykro. C’est ce qui est inscrit sur une pancarte en forme de flèche, plaquée sur un cocotier. Nous sommes bien dans le premier village. Jacques Kouao, guide et blogueur, a longtemps travaillé dans l’hôtellerie. Il connaît les moindres recoins de l’île.
« Les propriétaires terriens sont Ébriés, et Apollo (…). Mais cette île est une terre de rencontres de plusieurs peuples. En plus des autochtones, des familles béninoises, togolaises et (tout récemment) burkinabè cohabitent », nous indique-t-il.
Si la flore est dominée par de grands cocotiers, il trône par endroits de gigantesques arbres centenaires dont le tour de taille nous laisse admiratifs. D’un hochement de tête, nous répondons aux salutations des habitants que nous croisons en chemin.
En passant devant une maison encadrée par des branches de cocotiers, tressées, nous entrevoyons un étal sur lequel sont disposées des bouteilles de vin de palme. Notre guide a tout compris. « Un peu de bandji (vin de palme, NDLR) ? », nous demande, visiblement la maîtresse des lieux. Une femme baoulé. Elle nous invite à entrer dans sa cour. Un décor pittoresque.
Au centre de son domaine, un arbre majestueux dont le feuillage protège. À ses pieds, un tricycle en désuétude dont le tableau est artistiquement incorporé au paysage.
« Il s’agit du premier engin motorisé de l’île Boulay. Il appartenait au seul espace détente de l’île. Il servait à rallier les deux rives de l’île. » Des confidences de Jacques Kouao.
Nous continuons notre balade. Un des jeunes habitants de l’île nous fait une proposition : une balade à moto. C’est ainsi que nous rejoignons la rive de Kava
Kava. Celle qui fait face à la baie des milliardaires. Une magnifique baie parée de cocotiers.
Dans ce lieu, tout invite au repos. Le silence est maître. La brise de vent. La valse des feuillages des cocotiers. La sérénité de l’eau.
La douceur du sable fin. Vous êtes en communion avec la nature.
À cet instant précis, plus rien ne compte. Nous sommes littéralement conquis par la beauté de l’île Boulay.
La rédaction