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Société

Les jeunes Africains face au culte de la réussite rapide

Les réseaux sociaux le montrent suffisamment : tout le monde court après la réussite. De jeunes Africains lancent leur start-up à 23 ans. D’autres exhibent fièrement leur première voiture alors qu’ils n’ont que 25. Il y a aussi ceux qui affichent une vie de rêve entre deux voyages et un « nouveau deal » qu’ils viennent de signer. Tout parait facile. Tout parait beau. Et forcément, quand tu observes tout ceci, une question te traverse l’esprit : « Qu’est-ce que je fais mal ? Pourquoi je ne vais pas plus vite ? » Pourtant, ce culte de la réussite express, aussi séduisant qu’il paraisse, épuise et vide de sens toute une génération.

il y a 1 jour

Un monde où tout s’accélère

Nos téléphones nous rappellent chaque jour qu’on « ne fait pas assez ».

On se compare aux autres sans même s’en rendre compte. Un ami vient de lancer sa marque, un autre travaille à Dubaï, une connaissance a déjà acheté un terrain à 28 ans...

Et toi, tu regardes ton écran, partagé entre l’admiration et cette petite boule au ventre : ce sentiment d’être en retard.

Mais réussir vite n’a rien à voir avec réussir bien. Et si cette obsession du résultat immédiat nous empêchait justement de bâtir quelque chose de solide ?


La pression de devoir prouver

En Afrique, la réussite a une portée collective. On ne réussit pas seulement pour soi, mais aussi pour sa famille, son quartier, pour montrer que « c’est possible ».

Ce poids invisible pousse souvent à confondre la vitesse avec la valeur. Certains se lancent dans tout et n’importe quoi juste pour « faire comme les autres ».

D’autres culpabilisent de ne pas encore « avoir réussi », alors qu’ils apprennent encore à se découvrir. Et, au bout du compte, on s’épuise à courir après une image de soi qu’on n’a jamais choisie.

La réussite sans le chemin

Beaucoup de jeunes Africains oublient que le succès, ce n’est pas une destination, c’est un parcours.

Ce qu’on voit sur Instagram, ce sont les photos finales et non les nuits blanches, les refus, les échecs ou les doutes.

Et c’est justement là, dans l’invisible, que se construit le vrai succès. Vouloir tout, tout de suite, c’est passer à côté du plus précieux : les étapes, les apprentissages, la lente transformation de soi.

C’est comme cueillir un fruit avant qu’il ne soit mûr : il a l’air beau, mais le goût n’y est pas encore.

Réhabiliter la lenteur

La lenteur a mauvaise réputation. Dans un monde qui valorise la vitesse, prendre son temps semble être une faiblesse. Et pourtant, c’est souvent dans la lenteur que nait la solidité.

Construire demande du temps. Apprendre à se connaître, encore plus.

Tu peux foncer, bien sûr. Mais fonce pour les bonnes raisons, pas pour prouver que tu peux aller aussi vite que les autres. La vraie force, ce n’est pas d’aller vite, c’est de durer.


Réussir autrement

Réussir n’a jamais été le problème. Ce qui compte, c’est la manière dont on réussit. Veux-tu briller ou bâtir ? Être vu ou être utile ?

La réussite durable ne dépend pas d’un âge ou d’un calendrier, mais du sens que tu mets dans ce que tu fais.

Il n’y a pas de rythme idéal, pas de parcours parfait. Chacun avance à son propre rythme, et c’est très bien ainsi.

La jeunesse africaine d’aujourd’hui est brillante, audacieuse et connectée. Mais elle doit apprendre à ne pas confondre mouvement et direction. Ce n’est pas parce que tu bouges vite que tu avances vraiment.

L’Afrique n’a pas besoin de jeunes pressés, mais de jeunes solides. Le continent a besoin de ceux qui construisent lentement, mais avec du sens, de ceux qui préfèrent la vérité à l’apparence. Parce qu’au fond, la plus belle réussite, c’est celle qui te ressemble, pas celle que les autres attendent de toi.

 

La rédaction