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Le parcours d’un combattant

Le parcours d’un combattant © Esprit Magazine

S’il connaît aujourd’hui le succès, il sait que ça n’était pas joué d’avance.

« La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. » Friedrich Nietzsche.

Était-ce le leitmotiv de Tidjane Bila ? Peut-être, peut-être pas, mais son parcours illustre parfaitement la réflexion de notre philosophe. C’est à Abidjan, à la veille des années 80, que nait le jeune Bila. Il ne le sait pas encore, mais il ne profitera pas longtemps de la présence de son père. « Un homme intègre et juste, parti trop tôt », se souvient-il.

Cette disparition n’empêchera pas sa mère, ménagère, d’assurer sa subsistance et son éducation ainsi que celle de ses six frères et sœurs.

Il tient d’elle la soif de réussite et la rage de vaincre qui le portent. Malgré son décès une décennie après son époux, elle reste pour lui une véritable source d’inspiration.

 

Il suit son cursus scolaire à l’école publique à Vridi Canal, puis au Collège Moderne de Port-Bouët, avant d’intégrer le lycée moderne de Grand-Bassam où il obtient son bac.

Tidjane ambitionnait d’aller dans les plus grandes écoles pour poursuivre une formation polytechnique. Hélas, ce rêve est vite brisé car il doit se rendre à l’évidence : il ne peut pas se le permettre car il n’a alors aucune source de revenus.

 

Un mal pour un bien cependant. Le jeune homme s’adonne à des petits métiers et parvient en parallèle à poursuivre ses études. Une persévérance qui lui vaudra d’obtenir un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en gestion commerciale.

 

Avec ce premier Brevet en poche, il décide de se lancer dans le monde professionnel en postulant tous azimuts. Il sera repéré par le très sélect cabinet CIFIP.

 

« Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par apparaitre ». Proverbe rwandais.

 

Cette lumière, Tidjane la reçoit en 2002 quand il intègre le groupe OLIZAIR, une structure de représentation des compagnies aériennes dirigée par Monsieur Georges AMOUSSOU. L’ancien directeur commercial d’Air Afrique décèle en lui des aptitudes encourageantes et l’installe rapidement à ses côtés en tant qu’assistant.

 

Plongé ainsi dans le monde professionnel, ce jeune issu des quartiers populaires ne perd pas pour autant le goût des études. En parallèle à son emploi, il va continuer ses études en cours du soir et décroche deux Diplômes d’Études Supérieures Spécialisées (DESS), l’un en Management de la Force De Vente, Marketing Appliqué et l’autre en Négociation et Communication Multimédia.

 

Il multiplie les formations et participe à différents séminaires internationaux sur le Management de l’industrie et des métiers du voyage, notamment au Nigéria et au Royaume-Uni. Il orchestre les déploiements de plusieurs projets de compagnies aériennes dans la sous-région. Il travaille notamment sur les dessertes de l’espace CEDEAO et CEMAC pour le compte du projet SPCAR qui fera naitre la compagnie aérienne panafricaine ASKY Airlines. Avec la rage de vaincre qui le caractérise, son abnégation au travail, sa discipline, son altruisme et sa perpétuelle recherche de l’excellence, ce petit stagiaire gravit petit à petit les échelons. En 2012, il est nommé directeur au Togo pour le groupe OLIZAIR. Il contribuera de manière significative au déploiement de plusieurs compagnies anglophones et d’Afrique centrale. Dès cette période, Tidjane BILA est courtisé par de prestigieuses compagnies aériennes. Son choix se portera, par patriotisme, sur la compagnie nationale AIR CÔTE D’IVOIRE, où il sera successivement Directeur Délégué au Togo, en Côte d’Ivoire puis au Tchad.

 

Riche de près de 20 ans de carrière dans le domaine du transport aérien, doté d’un bon carnet d’adresses, il se tisse un excellent réseau relationnel et finit par être coopté dans un autre registre par le groupe Marocain Media Holding qui le nomme Directeur Général de HIT RADIO Côte d’Ivoire. Il mettra à profit sa connaissance du terrain et son expertise managériale pour contribuer à l’essor de HIT RADIO dans la sous-région. Au terme de sa mission, il remporte un appel d’offres pour l’exploitation d’une radio privée commerciale en Côte d’Ivoire et décide de créer sa propre entité, ONE RADIO, disponible en streaming et sur la 87.7 FM.

 

Tidjane Bila ne quitte jamais vraiment le monde du transport aérien. Il reste notamment un membre actif du Patronat des Agences de voyages de Côte d’Ivoire. En pleine période de COVID 19, il reprend les rênes du Groupe ICARE, une structure répondant aux problématiques de la formation aux métiers du voyage. Il la développera à l’horizontale en intégrant un département cargo et une agence de voyages digitale ouverte au monde. Les facilités et innovations qu’il offre à ses clients positionnent son groupe parmi les structures les plus innovantes dans le secteur aérien.

 

Toujours en quête de nouveaux défis, il se fait happer par son amour pour le sport. Il suit une formation d’agent de joueurs de la Fédération Française de Football (FFF) tout en s’intéressant aux différents types d’infrastructures sportives adaptées à l’Afrique et aux pays côtiers. Il participera à la création de la première structure de distribution et d’exploitation d’équipements sportifs en Côte d’Ivoire (SODES). Un pari gagné : les nouveaux acteurs de l’économie sportive en Côte d’Ivoire y trouvent le partenaire idéal pour redorer le blason des équipements de sports dans la sous-région.

 

Tidjane a une sensibilité aigüe et sa vie associative est tout aussi riche que son parcours. Après avoir été Trésorier Général du Rotary Club de N’Djamena pendant 2 années successives, il est aujourd’hui Président de l’ONG Elan De Solidarité Côte d’Ivoire (EDS), Sénateur de la Jeune Chambre Internationale (JCI) et Manager du Club de Football BSA FC de Port-Bouët.

Marié et père de famille, il chérit ses charmants enfants et leur transmet son sens de l’abnégation, de la persévérance et du travail bien fait.

 

Aujourd’hui, Tidjane fait partie de l’élite de sa génération. Un professionnel respecté au service de sa communauté, de notre pays et par extension de l’Afrique nouvelle.

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