Peu importe le sens que nous donnons au verbe réussir, dans la vie il y a des personnes qui réussissent et dans le même temps, des personnes qui n’y arrivent pas.
À l’école
comme à l’université, à un bout il y a ceux qui sont bons et puis à l’autre
bout, il y a ceux qui sont difficilement médiocres.
Devant une
même situation, dans un environnement difficile, il y a ceux qui vont prospérer
et il y a ceux qui s’effondreront. Alors pourquoi se fait-il qu’il y ait des
personnes qui réussissent et d’autres non ?
Il y a deux
facteurs qui, indiscutablement, participent à construire la victoire ou
l’échec.
Ce sont
d’une part les capacités et d’autre part la motivation. Mais je pense que seuls
ces deux facteurs ne suffisent pas.
En effet, il
y a des personnes très compétentes et en plus hyper motivées, incapables de
produire des performances acceptables. Je pense par exemple à cet élève qui
travaille dur, mais qui en fin de compte, est juste médiocre.
Je pense
aussi à cet athlète assidu, qui ne ménage aucun effort à l’entrainement, mais
qui est malheureusement incapable le jour de la finale de terminer sur le
podium.
Pourtant cet
élève, cet athlète, ont tous les deux le minimum de capacités requises et en
plus, ils sont tous motivés. Je pense que ce qui différencie pour l’essentiel,
une personne qui réussit dans ce qu’elle entreprend et une autre personne qui
échoue, c’est sa capacité à appréhender ce qu’il faut faire pour réussir.
C’est-à-dire
sa capacité à comprendre l’implication réelle que demande le succès dans un
domaine donné. Que ce soit le succès à l’école, au plan familial, professionnel,
associatif, social, sportif, artistique, etc… J’appelle ce facteur décisif, le
test de la réalité.
Par exemple,
une personne se trompe si elle pense qu’en s’entrainant 30 minutes par jour,
pendant 6 mois, elle serait capable de jouer à la guitare comme Jimi Hendrix.
Elle aura
beau avoir des dispositions innées pour saisir un manche, elle aura beau avoir
la plus grande motivation, nous comprenons qu’elle aura très mal apprécié
l’investissement, en temps de travail, d’exercices, de répétitions, d’essais et
d’échecs que cela demande. Et malheureusement cela n’est pas négociable.
Alors soit
elle révise son appréciation de l’implication nécessaire pour atteindre son
objectif, par exemple 8 heures par jour pendant 10 ans de pratique intensive en
supposant qu’elle ait déjà de grandes dispositions naturelles, soit elle révise
ses objectifs, ses ambitions et se dise que finalement, elle n’en a pas
tellement envie que ça, et elle abandonne.
Il est
probable qu’il y ait une erreur sur sa méthode choisie, mais il y aura toujours
une erreur d’appréhension au niveau du temps d’implication.
Le test de
la réalité l’aura emporté en sa défaveur. Pour qui veut réussir, il ne s’agira
pas de travailler beaucoup plus tous les jours. Il s’agira surtout de travailler
beaucoup mieux tous les jours, en pratiquant ce qui est utile et qui produira
des résultats.
En pratique,
le temps de travail n’est pas le problème, c’est plutôt la manière de
l’utiliser. Mais alors, comment prévoir à l’avance ce qu’il faut vraiment faire
pour réussir ?
Aux
nombreuses méthodes enseignées en planification stratégique, je voudrais juste
ajouter ceci : Quoi que ce soit que vous ayez envie de faire, il y a des gens qui
l’ont déjà fait.
Demandez-leur.
Lisez leurs biographies. Renseignez-vous sur leurs vies. Tant que vous ne
l’avez pas fait vous-mêmes, ils savent mieux que vous.
Et si vous
voulez faire quelque chose que personne n’a jamais fait, il y a des gens qui
ont déjà fait quelque chose qui s’en approche. Ça vous permettra déjà de vous
faire une idée de ce qu’il faut accomplir pour réussir.
Mais
peut-être que ça ne suffira pas. Vous aurez à l’expérimenter vous-mêmes : être confronté
en pratique à la réalité.
En
définitive, seules les capacités et la motivation ne suffisent pas. Les
personnes réussissent parce qu’elles connaissent le prix à payer pour réussir.
Et qu’elles le payent. Plus que tout, compte le test de la réalité.
Gilles
A Atayi (Directeur associé de G&A
Africa Consulting, contributeur)