Vous est-il déjà arrivé de tourner en rond dans votre tête, comme si une petite voix saboteuse s'amusait à saboter chacun de vos élans ? Du genre : « À quoi bon ? Je ne suis pas fait pour ça. » Si oui, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul. Mais voici la bonne nouvelle — ce qui vous freine, ce ne sont souvent ni les circonstances, ni les autres. C’est ce filtre invisible qu’on appelle l’état d’esprit. Et le modifier, ce n’est pas coller un sourire forcé sur une tempête intérieure. C’est apprendre à voir autrement, penser autrement, agir autrement.
Qu’est-ce qu’un "mindset", au juste ?
Votre état d’esprit n’est pas juste une humeur passagère. C’est ce
prisme à travers lequel vous regardez le monde, les autres et vous-même. Il
façonne vos réactions, vos décisions, vos ambitions… parfois même sans que vous
vous en rendiez compte.
Prenons deux exemples :
- État d’esprit fixe : « Je ne suis pas doué pour ça, donc je
n’essaie même pas. »
- État d’esprit de croissance : « Je ne sais
pas encore le faire, mais je peux apprendre. »
Ce glissement peut paraître subtil, mais ses conséquences sont énormes. Le
premier vous fige. Le second vous ouvre.
Pourquoi transformer
son état d’esprit ?
Parce que ça change tout. Littéralement. Ce qui hier semblait un mur
infranchissable devient une énigme à résoudre. On cesse de fuir les obstacles
pour commencer à les apprivoiser, à les explorer.
Les échecs, eux, perdent leur poids de sentence définitive : ils deviennent
des terrains d’apprentissage, des brouillons utiles plutôt que des jugements.
Les relations s’adoucissent, gagnent en profondeur et en fluidité, dès lors
qu’on accepte que l’autre aussi est en chantier, en mouvement, en train de
faire de son mieux.
Quant aux objectifs, on n’attend plus la perfection pour avancer : on ose, même de façon maladroite. Et le bonheur ? Il se détache peu à peu des circonstances extérieures pour s’enraciner dans quelque chose de plus stable, de plus authentique.
Comment amorcer ce changement ?
Changer de mindset ne se décrète pas. Ça se cultive, un geste à la fois.
Voici quelques conseils utiles :
1. Écoutez la « bande-son »
dans votre tête
Commencez par observer ce que vous vous racontez toute la journée. C’est
souvent loin d’être tendre : « Je suis nul », « Je vais encore rater », etc.
Pas besoin de censurer tout de suite, juste écouter. Comme si vous
attrapiez ces pensées au vol, sans les juger. La méditation, les journaux
intimes ou même une simple pause-café peuvent suffire pour ça.
2. Posez des questions
Quand une pensée limitante surgit, ne la prenez pas au mot. Demandez-lui
des preuves. Est-ce que c’est vraiment vrai ? Toujours ? Partout ? Ou
est-ce juste une peur déguisée ?
Souvent, en grattant un peu, on découvre que la certitude s’effondre comme
un château de cartes.
3. Adoptez le regard du débutant
Transformez les échecs en brouillons, pas en bilans définitifs. La
prochaine fois que quelque chose ne marche pas, demandez-vous : qu’est-ce que
je viens d’apprendre ? Où est le grain à moudre ?
Et surtout : célébrez les progrès, même minuscules. Oui, même avoir
osé poser une question en réunion. C’est déjà énorme.
4. Faites le ménage
autour de vous
Votre entourage est un miroir. Entourez-vous de personnes qui croient en la
version de vous que vous êtes en train de construire. Et mettez en sourdine les
gens qui répètent que « c’est trop risqué », « ça ne marchera pas », « reste à
ta place ».
Même chose pour ce que vous consommez : podcasts, lectures, réseaux…
Nourrissez votre esprit comme vous nourrissez votre corps.
5. Soyez doux avec vous-même
Ce n’est pas parce que vous visez le changement qu’il faut devenir votre
propre bourreau. La transformation demande du temps, et oui, parfois, on
recule. Normal.
Traitez-vous comme un ami. Avec patience. Avec indulgence. Offrez-vous de
la gratitude, même pour les petits pas.
6. Passez à l’action,
imparfaitement
Le piège, c’est d’attendre le moment idéal pour agir. Or, ce moment
n’arrive jamais. Alors faites quelque chose. Une action minuscule. Une
décision. Un pas.
C’est l’action qui solidifie la croyance. Pas l’inverse.
Changer son état d’esprit, ce n’est pas peindre la vie en rose. C’est
changer de lunettes, et parfois, de direction. C’est choisir de croire que rien
n’est figé, que tout peut évoluer, vous y compris.
Ce n’est pas une formule magique. C’est un chemin. Mais un chemin sur lequel chaque pas, aussi petit soit-il, compte.