Lors du 43e numéro du Club Esprit, le vendredi 12 juillet 2024 à la salle Cocody du Casino Barrière au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, Ciss St Moïse a partagé son parcours captivant et passionné avec le public.
Ciss St
Moïse a souligné que le sens du style était inné chez lui, mais qu'il s'était
perfectionné au fil des années. « Je crois que le style peut se cultiver. On
apprend tout ce qui nous est inconnu. Lorsqu'on ne possède pas naturellement un
sens du style, on peut l'acquérir », a soutenu l’invité à l’honneur du Club
Esprit 43.
« Quand j'étais enfant, j'avais des exigences
vestimentaires. Ma mère confectionnait des vêtements pour elle-même et ses
amies. La couture n'était pas son métier principal, mais elle utilisait sa
machine à coudre pour créer des pièces uniques », a-t-il mentionné lors de l’échange
avec l’animatrice Gliss.
Par
ailleurs, le styliste ivoirien a déclaré qu'il n'avait pas de modèle particulier.
Il s'est inspiré des vitrines qu'il admirait au Plateau et à Treichville, ainsi
que des magazines pour développer ses idées vestimentaires.
« Dans
les années 70-80, j'ai eu le privilège de travailler dans un atelier de couture
aux côtés de Sory, désormais installé en France. Il comptait une clientèle
exigeante qui m'a permis d'affiner mon sens du style vestimentaire », a partagé
Ciss St Moïse.
Bien que son
grand-père fût couturier, le jeune Moussa n'avait pas envisagé de suivre ses
pas ni de reprendre son métier. « Lors d'une visite à mon grand-père à Anyama,
j'ai constaté qu'il travaillait sur sa véranda, sans véritable atelier. Il
jouissait d'une renommée internationale avec une clientèle disséminée à travers
l'Afrique », a raconté le styliste.
Ciss St
Moïse a pris conscience de la nécessité de s'investir sérieusement dans la
couture lorsque les clients ont commencé à affluer. Enfant, il avait songé à
abandonner ses études pour se consacrer entièrement à la couture.
« J’AVAIS
BEAUCOUP D’AMBITION… »
« J'avais
beaucoup d'ambition. En classe de 5e, j'ai envisagé d’arrêter mes études pour
me consacrer à la couture. Ma mère m'a fermement dit "non" lorsque je
lui ai exprimé ce choix », s'est remémoré le passionné de mode. Sa mère
souhaitait qu'il poursuive ses études, car elle estimait que la couture ne
garantissait pas un avenir stable.
Ciss St
Moïse a suivi les conseils avisés de sa mère et a poursuivi ses études tout en
continuant à pratiquer la couture. Son engagement lui a permis de devenir
professeur d'histoire et géographie.
« J'ai été
guidé par mon intuition, et c'est grâce à ma discipline et ma persévérance que
j'ai accompli ce parcours (…) Je ne suis pas venu à la couture pour chercher de
l’argent, mais pour satisfaire des besoins. En m'installant, j'avais pour
objectif de valoriser ce métier. Je pense avoir réussi dans une certaine mesure
», a partagé le styliste.
Fort de son
expérience, il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. « Chaque fois que je
suis distingué, je m'efforce d'atteindre un niveau supérieur », a dit l'interviewé.
En tant que
premier président de l’association des créateurs de mode ivoiriens, l’auteur du
livre L'Odyssée, a également porté un regard critique sur la mode ivoirienne et
africaine.
« Il est
primordial aujourd'hui de comprendre la véritable nature de la mode et son
importance économique pour un pays. La mode ivoirienne s'intègre dans le
contexte africain. Nous devons considérer ce métier sous un angle économique et
professionnel. Si nous parvenons à combattre les préjugés entourant cette
activité, ce sera une grande avancée », a-t-il expliqué.
Certains
participants ont reçu des cadeaux offerts par des partenaires du Club Esprit,
notamment Air Côte d’Ivoire, SODIREP et Eléphant gourmand.
La cérémonie a pris fin avec une dédicace de Ciss St Moïse et un cocktail.
Richard
Konan