Il nous arrive de dire : « l’argent ne fait pas le bonheur. » Pourtant la course effrénée, afin d’en acquérir bien plus que le nécessaire, s’empare de notre société. Pour certains, c’est une véritable obsession : gagner l’argent à tout prix.
Il n’est pas
question ici de définir l’argent d’un point de vue totalement nocif. Il s’agit
plutôt d’une mise en garde contre nos propres pulsions, tant une obsession
démesurée pour l’argent engendre des comportements qui peuvent mettre en péril
nos équilibres mental, physique et psychologique.
L’argent est
certes indispensable. Sans argent, notre vie deviendrait un véritable enfer.
Nourriture, vêtements, logement, pour ne citer que ceux-là, ne s’acquièrent
qu’avec de l’argent. Mais la quête effrénée de l’argent revêt un caractère
aliénant. L’argent dans ce cas n’est plus un moyen mais la fin, il ne nous sert
plus mais nous plonge dans un état de servitude. À ce stade, la personne
assujettie par la quête du « métal » est capable de tout. Il se soustrait de
tout scrupule et de tout bon sens, voire de toute humanité.
L’ARGENT,
GRAND MAÎTRE ET SOURCE DE PUISSANCE…
Une
perception erronée, peut-être salvatrice de l’argent, peut-elle avoir une
incidence sur notre personnalité ? Oui. À partir du moment où notre vie n’a de
sens que si nous avons de l’argent, il est évident que nous nous perdons nous-mêmes.
Notre
qualité d’Homme ne vaut pas grand-chose à nos yeux si nous n’avons pas de sous.
Un état d’esprit qui peut développer un complexe, une dévalorisation du soi,
qui induit inévitablement un manque de confiance et des troubles de personnalité.
La quête obsessionnelle de l’argent peut induire deux sortes d’attitude pour le
moins contradictoires. Elles sont liées à la peur de l’argent. Une crainte
qu’on développe quand nous perdons de vue son attribut de moyen de réalisation
de soi et non le but.
« Les
personnes prodigues peuvent dépenser pour elles-mêmes ou pour les autres ;
souvent dans l’ostentation ; elles confondent alors leurs propres valeurs avec
la valeur de ce qu’elles possèdent. La prodigalité peut mener à l’endettement.
(…) La
personne avare ne donne rien, elle retient tout. Ces personnes étant trop
isolées du monde, ne se rendent pas compte de leur état et s’enferment. » Malka
Berneron
…ET S’IL
N’EN N’ÉTAIT RIEN !
La misère
d’un Homme ne résulte pas de ce qu’il n’a pas, mais plutôt de ce qu’il a et
qu’il n’exploite pas.
Le travail
est l’un des liens qui nous unit à notre société. Un travail honnête est donc
valorisant, et donne à cette maxime tout son sens : « Tout travail mérite
salaire. » La vraie richesse, c’est de savoir apprécier ce qu’on a. Le moyen le
plus efficace de lutter contre cette perception malsaine de l’argent consiste à
cultiver le contentement.
Vous avez
peut-être déjà fait les réflexions suivantes : « Si j’avais plus d’agent, ma
vie serait plus agréable. », « Les gens sans argent ne sont pas considérés. »
Ces remarques sont sans doute justifiées. Essayez maintenant d’imaginer un monde
sans argent. Quelle valeur donneriez-vous aux autres ? Quel serait l’objectif
de votre vie ?
Sans
conteste, nous devrions exploiter nos propres ressources, celles qui
s’apparentent à des dons, celles qui font de nous des êtres uniques. Nous
serions le reflet de ce que nous sommes, et non pas le produit de l’argent, ou d’une
pseudo-réussite sociale. Nous développerions non pas l’amour de l’argent, mais
plutôt l’amour du prochain.
Nous serions
plus enclin(e) à apprécier des valeurs telles que la solidarité, le travail,
l’amitié… Les relations qui uniraient les Hommes aboutiraient au développement
de l’être et non pas du paraître. Cherchons le trésor qui est en nous, afin de
devenir une perle dans une société qui manque considérablement d’humanité.
Lydia Fagette (Psychologue, conseillère de vie,
contributrice)