Ils sont sollicités par divers types de marques, réagissent sur différentes thématiques. Artistes, institutions s’offrent leurs services. Les internautes ingurgitent, souvent sans critiquer. Influenceurs web, quelle crédibilité ?
Les Influenceurs. Ils n’ont pas fait Harvard Business School, quasiment aucun n’a fréquenté l’Institut National et Polytechnique de Yamoussoukro.
Pour la plupart,
ils ne sont issus d’aucun établissement académique élitiste, mais ils sont
fortement suivis sur les réseaux sociaux. Facebook, YouTube, Instagram sont
leur terrain de chasse. Promotion d’automobiles, d’évènements, de produits cosmétiques
ou alimentaires, boosters d’artistes ou de genres musicaux, messages de
sensibilisation etc. tout y passe. Objectif : inviter la population à épouser
le produit mis en avant.
Dans une
société ou le taux de pénétration d’Internet est de plus en plus fort, le
métier et la stratégie ne sont pas sans échos. Des milliers de personnes se
sont abonnées à leurs pages… mais pas pour les mêmes raisons. « Pour des
personnes comme moi, nous ne cherchons pas à savoir ce que font les
influenceurs de leur vie. Nous nous abonnons à leurs pages Facebook ou à leur compte
Instagram parce qu’ils sont beaux et parce qu’ils font de belles photos. C’est
leur sex-appeal qui nous intéresse, sauf s’ils sont vraiment amusants. Pour
nous le contenu du message compte pour 50% et le physique pour 50 % », explique
Véahi Wiscah, étudiante en communication à Abidjan.
« Les
influenceurs sont- ils crédibles ? Je ne saurais le dire, mais leur impact est réel.
À Abidjan, l’artiste musicien Obam’s doit son succès artistique aux
influenceurs notamment Ange Freddy et Suspect 95. Son single intitulé ‘’On ne
force pas’’ était sur le marché au début de l’année 2019, mais il ne décollait
pas. C’est seulement à la suite de la promotion et de l’invitation de ces deux
influenceurs aux internautes à liker et à partager la vidéo de l’artiste que
son single a eu du succès », explique un fan de Obam’s.
Même son de
cloche pour Yves Rolland responsable Marketing d’une marque en Côte d’Ivoire.
Selon lui, le nombre d’abonnés des influenceurs et leur impact sur la jeunesse est
un atout que ne peut ignorer sa société.
« Nos
produits se font vite connaître grâce à certains d’entre eux … », explique-t-il.
Mais à
Abidjan, les influenceurs n’ont pas encore conquis le cœur de tous et ils sont
les premiers à le reconnaître.
« En Côte
d’Ivoire nous avons plusieurs personnes qui sont devenues influenceurs pour de
mauvaises raisons, dont l’une est l’exposition médiatique, pour faire la star
ou pour se faire de l’argent », soutient Crépin Gondo.
95 % des
influenceurs ne sont pas crédibles, selon lui. « Car un influenceur crédible
est une personne qui a d’abord une large culture, une palette assez large de
capacités, un talent totalement protéiforme éclectique, qui est capable de
tenir un débat jusqu’à la fin, d’être acteur, de faire rire, de traiter des
sujets de société, d’être approché par des institutions, des organismes
nationaux et internationaux afin de véhiculer des messages. Cette personne doit
être également crédible sur le plan commercial pour les marques qui l’approchent
».
Une
crédibilité entachée souvent par l’amour du gain. Florence Diakité, responsable
d’une agence de communication, n’a pas une excellente image des influenceurs. «
L’argent est primordial pour beaucoup d’influenceurs. Le travail n’est pas
assez mis en avant. Avoir de l’argent, c’est surtout ce qui les intéresse. Depuis
lors, j’ai arrêté de les associer à mes évènements ». En Côte d’Ivoire, la
comédie est le principal créneau utilisé par la majorité des influenceurs. De
plus, les plus célèbres d’entre eux sont des comédiens-vidéastes et stand-upers
tel que Observateurs.
La rédaction