Prendre le temps de respirer. Se créer un espace propice à cet exercice peut être moins aisé dans un environnement citadin. Le mieux est d’améliorer sa qualité de vie, en exigeant un environnement de qualité.
Pour exiger de la nature, il faut d’abord s’identifier à elle. « C’est beau, c’est sain, c’est pur ; ça aide à vivre que de marcher tout doucement dans le nature et d’admirer les fleurs des champs, des oiseaux, les nuages, le ciel et la vie !» Victor Hugo Une végétation vierge de tout impact du développement économique et ses corollaires répond à cette exigence qu’est la qualité de vie. Se connecter à cet environnement et mettre le corps et l’esprit à la disposition de la nature ressourcent et développent un attachement qui nous implique la conservation de la nature. Ne dit-on pas que l’admiration force le respect ? Le réflexe donc de conservation de la nature passe par la découverte de celle-ci. Si la nature ne vient pas à vous, allez à la nature. Organiser des colloques et des forums sur la protection de la nature en Côte d’Ivoire ne rime (quasiment) à rien, si l’on ne s’invite pas dans l’intimité de cet environnement. S’ATTACHER AU MONT NIMBA Le mont Nimba est l’un de ces sites et qui mérite une attention spéciale. Une occasion de nous (re)connecter à la nature et profiter pour nous rendre compte de ce qu’il nous faut absolument en prendre soin. Yalé est le dernier village ivoirien dans lequel se trouve une partie du mont Nimba, car cette magnifique montagne est à cheval entre la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Libéria. Véritable « château d’eau » avec une cinquantaine de sources entre la Côte d’Ivoire et la Guinée, la Réserve naturelle intégrale du mont Nimba est dominée par une chaîne de montagnes qui culmine à 1 752 m d’altitude au mont Nimba. Les pentes du mont Nimba, couvertes de forêt dense en contrebas d’alpages à graminées, regorgent d’une flore et d’une faune particulièrement riches en espèces endémiques. Cette réserve dispose d’une originalité et d’une diversité de peuplements animal et végétal des plus remarquables, non seulement pour l’Afrique de l’Ouest, mais aussi au niveau de tout le continent africain. On y trouve notamment des espèces menacées comme le Micropotamogale du mont Nimba (Micropotamogale lamottei), le crapaud vivipare du mont Nimba (Nimbaphrynoides occidentalis) et des chimpanzés qui se servent de pierres comme outils. Le mont Nimba fait partie des rares véritables chaînes montagneuses de l’Afrique de l’Ouest. Il s’élève abruptement jusqu’à une altitude de 1 752 m au-dessus d’un panorama ondulant de plaines forestières de basse altitude. C’est un refuge isolé couvert de forêt de montagne qui constitue dans le paysage du Golfe de Guinée un site exceptionnel au plan écologique. Ses caractéristiques géomorphologiques et son climat subéquatorial montagnard aux forts contrastes saisonniers et altitudinaux lui confèrent une riche variété de microclimats. Cette dernière a contribué à l’individualisation d’un peuplement végétal et d’une faune insolite, ainsi qu’à un écosystème dynamique et exceptionnellement varié. La richesse florale du mont Nimba entretient une qualité d’air exceptionnel. Un site qu’il faut conserver à tout prix. Ne pas tout céder au développement. Apprendre de la nature et garder à l’esprit que c’est l’endroit idéal pour souffler. Valaire Teki (président de l’ONG panafricaine Greenspirit Africa)