Le mercredi 12 février 2025, un Conseil des Ministres s’est tenu de 11h00 à 13h15, au Palais de la Présidence de la République à Abidjan, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, Chef de l’Etat.
Les délibérations du Conseil ont porté sur les points suivants :
A/-Mesures Générales,
Projets d’ordonnances
Projets de décrets
B/-Mesures Individuelles
C/-Communications
D/-Divers
A/– MESURES GENERALES
PROJETS D’ORDONNANCES
Au titre du Ministère d’Etat,
Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières,
en liaison avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le Ministère des
Finances et du Budget, le Ministère de la Construction, du Logement et de
l’Urbanisme et le Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation
;
Le Conseil a adopté une ordonnance
portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Système
d’Information du Foncier Rural de Côte d’Ivoire, en abrégé SIFOR-CI, et le
projet de loi de ratification y afférent.
Cette ordonnance intervient dans le
cadre de la mise en œuvre du Programme National de Sécurisation Foncière
Rurale, destiné à assurer l’entière application de la loi n°98-750 du 23
décembre 1998 relative au domaine foncier rural, à l’horizon 2033, en intégrant
significativement la dématérialisation et les technologies de l’information et
de la communication dans la conduite du programme.
Institué au sein de l’Agence Foncière
Rurale (AFOR), le SIFOR est à la fois, un système d’information conçu pour
automatiser la gestion de l’ensemble des flux de travail et un registre
numérique pour garantir la conservation et la production diligentes des données
et des actes en matière foncière rurale.
Le déploiement du SIFOR permettra de
lever les difficultés sur le circuit d’intervention, de réduire nettement les
délais et les coûts d’intervention, et d’accélérer les opérations de
sécurisation du foncier rural.
Au titre du Ministère d’Etat Ministère
de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières, en
liaison avec le Ministère des Finances et du Budget et le Ministère du Commerce
et de l’Industrie ;
Le Conseil a adopté une ordonnance
portant extension des règles relatives à la régulation, au contrôle et au suivi
des activités des filières Hévéa et Palmier à Huile aux activités de la filière
Coco, et le projet de loi de ratification y afférent.
Cette ordonnance vise à redynamiser la
filière Coco et à repositionner notre pays au rang des grands pays producteurs
et transformateurs de la noix de coco, en cohérence avec la politique de
gestion efficiente des finances publiques engagée par le Gouvernement.
Ainsi, en lieu et place d’une toute
nouvelle législation et d’une nouvelle structure dédiée aux activités de la
filière Coco, cette ordonnance étend le champ d’application de la loi n°
2017-540 du 03 août 2017 fixant les règles relatives à la régulation, au
contrôle et au suivi des activités des filières Hévéa et Palmier à Huile, aux
activités de la filière Coco. En conséquence, les missions de régulation, de
développement, de contrôle et de suivi des activités des filières Hévéa et
Palmier à Huile dévolues au Conseil Hévéa-Palmier à Huile sont également
étendues aux activités de la filière Coco.
Dans ce cadre, l’ordonnance recompose
l’organe délibérant, précisément le Conseil d’Administration du Conseil
Hévéa-Palmier à Huile, de façon à prendre en compte les représentants de
l’interprofession de la filière Coco.
PROJETS DE DECRETS
Au titre du Ministère d’Etat,
Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Productions
Vivrières, en liaison avec le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère
des Transports et le Ministère du Commerce et de l’Industrie ;
Le Conseil a adopté un décret portant
application des dispositions du décret n° 2023-160 du 22 mars 2023 fixant les
modalités de la commercialisation des produits et sous-produits de l’Hévéa et
du Palmier à Huile et du décret n° 2023-161 du 22 mars 2023 fixant les conditions
et les modalités de délivrance des agréments pour l’exercice des activités
d’encadrement en plantations villageoises et de commercialisation des produits
et sous-produits de l’Hévéa et du Palmier à Huile aux activités de la filière
Coco.
Les deux (02) décrets susmentionnés
ont été pris dans le cadre de la restructuration de tous les segments de la
chaîne de valeur des filières Hévéa et Palmier à Huile. Ils réorganisent les
deux filières, de la collecte à l’exportation des produits, avec l’institution
d’un nouveau modèle de commercialisation, la clarification du rôle de chaque
acteur et l’aménagement des conditions de délivrance de l’agrément aux
opérateurs.
Dans la dynamique de la relance de la
filière Coco et de l’encadrement des normes en la matière, ce décret étend le
champ d’application des dispositions du décret n° 2023-160 du 22 mars 2023 et
du décret n° 2023-161 du 22 mars 2023 susmentionnés aux activités de la filière
Coco.
Au titre du Ministère de la Justice et
des Droits de l’Homme ;
Le Conseil a adopté un décret
modifiant le décret n° 2013-279 du 24 avril 2013 portant tarification des
émoluments et frais de justice en matière civile, commerciale, administrative
et sociale, tel que modifié par le décret n° 2014-259 du 18 mai 2014.
En application de la loi n°2024-362
portant création du Registre des bénéficiaires effectifs des personnes morales
et des constructions juridiques, ce décret détermine et insère dans la
réglementation en vigueur en matière de tarification des émoluments et des
frais de justice, les frais de déclaration du bénéficiaire effectif des
personnes morales et des constructions juridiques dans le registre des
bénéficiaires effectifs ainsi que les frais de déclaration modificative ou
complétive d’informations concernant les bénéficiaires effectifs.
Pour l’ensemble des formalités liées à
ces deux types de déclaration, le décret fixe un montant forfaitaire de 10.000
francs CFA.
Au titre du Ministère des Finances et
du Budget ;
Le Conseil a adopté un décret modifiant
le décret n° 2023-960 du 23 décembre 2023 portant organisation du Ministère des
Finances et du Budget.
Ce décret modifie l’organisation et le
fonctionnement du Ministère des Finances et du Budget pour assurer le
déploiement des autorités de contrôle en matière de Lutte contre le Blanchiment
de capitaux et le Financement du Terrorisme, tel que prévu par l’ordonnance
n°2022-237 du 30 mars 2022 déterminant le régime des sanctions administratives
applicables en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, le
financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction
massive.
Il créé, à cet effet, au sein du
Ministère des Finances et du Budget, un nouvel organe dénommé Groupe de
Surveillance Financière (GSF), chargé notamment d’organiser et de gérer le
contrôle des assujettis et de veiller à faire appliquer les sanctions relevant
de la compétence de la Direction Générale des Douanes.
En outre, la dématérialisation des
marchés publics et la certification de la Direction Générale des Marchés
Publics à la norme ISO 9001 ont nécessité le réaménagement et l’adaptation de
plusieurs services dédiés au Système Intégré de Gestion des Opérations des
Marchés Publics (SIGOMAP).
Au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, en
liaison avec le Ministère des Finances et du Budget et le Ministère de
l’Equipement et de l’Entretien Routier ;
Le Conseil a adopté un décret portant
ratification de l’Accord de prêt n°2023057/PR CI 2024 22 00, d’un montant total
de trente milliards (30 000 000 000) Francs CFA conclu le 14 mai 2024, entre la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la République de Côte
d’Ivoire, en vue du financement partiel, du projet de construction de
l’autoroute Bouaké-Kanawolo : Tronçon Bouaké-Kobo (69,5 km).
Le projet prévoit la construction de
l’autoroute reliant Bouaké-Kobo, longue de 69,5 km, en 2x2 voies, en vue
d’accompagner la croissance du trafic routier sur le corridor reliant Bouaké,
Kanawolo et les pays de l’hinterland.
Au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, en
liaison avec le Ministère de l’Economie, du Plan et du Développement, le
Ministère des Finances et du Budget et le Ministère des Ressources Animales et
Halieutiques ;
Le Conseil a adopté un décret portant
ratification de l’Accord de prêt N°2000200006753, d’un montant total de
vingt-quatre millions six cent trente-quatre mille (24 634 000) Euros, soit
seize milliards cent cinquante-huit millions huit cent quarante-quatre mille
sept cent trente-huit (16 158 844 738) francs CFA, conclu le 18 décembre 2024,
entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et la République de Côte
d’Ivoire, en vue du financement du Projet de Développement des Chaines de
Valeur Compétitives de l’Aquaculture et de la Pêche Durable (PRODECAP).
Le projet vise à accroitre
significativement la contribution du secteur de la pêche et de l’aquaculture au
développement des économies locales. Il prévoit, plus précisément, de soutenir
la gestion des pêches maritime, lagunaire et continentale, et le développement
de l’aquaculture, avec le renforcement de stocks de géniteurs, la mise en place
d’écloseries, la production commerciale d’alevins et la formulation d’aliments
pour poissons.
Au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, en
liaison avec le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie et le Ministère
des Finances et du Budget ;
Le Conseil a adopté un décret portant
ratification du Contrat de prêt et d’exécution N°BMZ-NO.2017 65 288, d’un
montant total de vingt-huit millions (28 000 000) Euros, soit dix-huit
milliards trois cent soixante-six millions sept cent quatre-vingt-seize mille
(18 366 796 000) Francs CFA, conclu le 05 décembre 2024, entre KREDITANSTALT
FÜR WIEDERAUFBAU (KFW) et la République de Côte d’Ivoire, dans le cadre du
Programme Energies Renouvelables et Efficacité Energétique-Phase I
Interconnexion Côte d’Ivoire-Ghana : Boucle Abidjan.
Le financement objet de cet accord
permettra de construire, dans le cadre du programme susmentionné, la dorsale de
400 kilovolts d’Abidjan. Cet équipement électrique est prévu pour renforcer le
réseau électrique du District d’Abidjan, satisfaire la demande prévisionnelle
des nouvelles zones industrielles de Bingerville et d’Akoupé-Zeudji, accroître
le transit d’énergie vers l’intérieur du pays, et garantir globalement la
sécurité et la stabilité de la fourniture de l’électricité.
Au titre du Ministère de la Santé, de
l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, en liaison avec le
Ministère des Finances et du Budget, le Ministère du Patrimoine, du
Portefeuille de l’Etat et des Entreprises Publiques et le Ministère de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique ;
Le Conseil a adopté un décret portant
création, attributions, organisation et fonctionnement de l’Etablissement
Public Hospitalier National dénommé Institut de Cardiologie de Bouaké, en
abrégé ICB, et une communication y afférente.
L’ICB est conçu pour être un
établissement d’excellence à vocation nationale et sous régionale. Il occupe
une superficie construite de 15.000 m2, pour une capacité d’accueil estimée, en
moyenne annuellement, à 12.000 consultations, 4.750 hospitalisations, 3.800
urgences cardiologiques, 520 patients de soins intensifs et 290 interventions
chirurgicales à cœur ouvert.
L’ICB est doublé d’un centre de
formation de médecins nationaux et étrangers, en partenariat avec l’Institut de
Cardiologie de Montréal et le CHU de Nantes, en vue d’augmenter
significativement le nombre de cardiologues en Côte d’Ivoire et de garantir la
formation continue du personnel médical et paramédical aux innovations
technologiques.
L’ouverture de l’ICB est prévue dans
le courant du premier trimestre de l’année 2025. La mise en fonctionnement se fera de façon
progressive, et l’ICB pourra atteindre sa pleine capacité de fonctionnement à
l’horizon 2027.
Le fonctionnement de l’ICB, en tandem
avec l’Institut de Cardiologie d’Abidjan (ICA), permettra assurément
d’améliorer l’accessibilité aux diagnostics et soins de haute qualité en
cardiologie, de prévenir activement les maladies cardiovasculaires et de
réduire d’au moins 25% le taux de mortalité et le nombre de décès prématurés
liés aux maladies cardiovasculaires (MCV) et aux accidents vasculaires
cérébraux (AVC) dans notre pays.
B/– MESURES INDIVIDUELLES
Au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur ;
Le Conseil a donné son agrément en vue
de la nomination de trois (03) Ambassadeurs Extraordinaires et
Plénipotentiaires près la République de Côte d’Ivoire :
Monsieur Paul Benoît Barka SARR, en
qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du
Sénégal près la République de Côte d’Ivoire, avec résidence à Abidjan ;
Monsieur Ardian WICAKSONO, en qualité
d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République d’Indonésie
près la République de Côte d’Ivoire, avec résidence à Dakar, au Sénégal ;
Madame Ana Elena PINTO LIZANO, en
qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du
Costa Rica près la République de Côte d’Ivoire, avec résidence à Paris, en
France.
C/– COMMUNICATIONS
Au titre du Premier Ministre, Chef du
Gouvernement ;
Le Conseil a adopté une communication
relative au Sommet des Chefs d’Etat africains sur l’énergie à Dar es Salaam,
dans le cadre de l’initiative « Mission 300 ».
Une délégation de haut niveau conduite
par le Premier Ministre, a pris part à ces assises tenues du 27 au 28 janvier
2025, autour de l’initiative « Mission 300 », de la Banque Mondiale (BM) et la
Banque Africaine de Développement (BAD) lancée en avril 2024, pour fournir
l’accès à l’électricité à environ 300 millions de personnes en Afrique
subsaharienne.
A cette occasion, douze (12) des pays
pilotes dont la Côte d’Ivoire ont présenté un pacte national énergie
définissant les réformes et les actions essentielles pour l’accès universel à
l’électricité à l’horizon 2030 et un secteur énergétique opérationnellement et
financièrement fiable.
Les principaux engagements souscrits
par le Gouvernement porte notamment sur la réhabilitation et l’extension des
infrastructures énergétiques à des coûts compétitifs, l’adoption des solutions
Energies Renouvelables Décentralisées (ERD) et l’incitation de la participation
du secteur privé pour débloquer des ressources supplémentaires.
La mise en œuvre de ces engagements
nécessitera la mobilisation de 6,56 milliards de Dollars américains, soit 3.980
milliards de francs CFA sur la période 2025-2030, dont 1.177 milliards de
francs CFA d’investissements privés.
Au titre du Ministère des Mines, du
Pétrole et de l’Energie ;
Le Conseil a adopté une communication
relative à la manifestation d’intérêt de la Société Eni Côte d’Ivoire Limited
sur le bloc pétrolier CI-707.
Le bloc CI-707, d’une superficie de
2.926 km², est situé dans la marge ouest du bassin sédimentaire national. Le
Conseil a donné son accord pour engager des négociations d’un Contrat de
Partage de Production avec la société Eni Côte d’Ivoire Limited, sur cette zone
jusque-là peu explorée.
L’attribution de ce nouveau bloc à la
Société Eni devrait permettre, à terme, d’établir une évaluation intégrée du
potentiel pétrolier de la zone.
Au titre du Ministère des Affaires
Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, en
liaison avec le Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie ;
Le Conseil a adopté une communication
relative à la signature par la Côte d’Ivoire du Traité de création de la Banque
Africaine de l’Energie (BAE).
La BAE a été créée en mai 2022 par
l’Organisation des pays africains producteurs de pétrole, en partenariat avec
Afreximbank, pour assurer le financement des projets et des infrastructures
africains et ainsi réduire la dépendance des Etats africains des financements
extérieurs dans le secteur des hydrocarbures.
Le Conseil a donné son accord pour la
signature et le déclenchement du processus de ratification de l’Accord portant
création de la BAE.
Au titre du Ministère des Transports ;
Le Conseil a adopté une communication
relative au bilan et aux mesures d’accélération de la mise en œuvre de la
Stratégie Nationale de Sécurité Routière (SNSR) 2021-2025.
La SNSR a été adoptée en juillet 2021
avec pour objectif de réduire significativement le nombre des victimes des
accidents de la route sur l’ensemble du territoire national. Elle repose
essentiellement sur l’anticipation et la prévention par des mesures de
sensibilisation, l’engagement citoyen pour impliquer l’ensemble des usagers et
la population, ainsi que l’amélioration de la prise en charge des victimes des
accidents.
Les actions engagées autour de la mise
en œuvre de la SNSR ont permis d’observer une tendance baissière des accidents
de la voie publique sur la période 2021-2023. Soit une baisse de 24% du nombre
d’accidents passant de 10.054 à 8.089, une baisse de 9% du nombre de morts de
833 à 765 et une baisse de 1% du nombre de blessés de 14.075 à 13.897, sur la
période indiquée.
Toutefois, cette dynamique a été
contrariée au dernier trimestre de l’année 2024 avec une recrudescence des
accidents de la route, et une augmentation du nombre de personnes tuées et de
blessés respectivement de 14% et de 17% sur la période, comparativement à
l’année 2023.
Aussi, diverses mesures portant
notamment sur le renforcement de la gouvernance et le financement de la politique
de sécurité routière, la sensibilisation des usagers, le traitement des voies
accidentogènes et la résorption des causes mécaniques ont été adoptées pour
accélérer la mise en œuvre de la SNSR.
D- DIVERS
Le prochain Conseil des Ministres se tiendra
le mercredi 26 février 2025, à Abidjan.
Fait à Abidjan, le mercredi 12 février
2025
M. Amadou COULIBALY
Ministre de la Communication,
Porte-parole du Gouvernement
porteparolat@communication.gouv.ci