Chaque mois d’octobre, les rubans roses fleurissent sur nos profils, nos vitrines, nos vêtements. On les voit partout. C’est le signe d’un élan collectif pour une cause vitale : la prévention et le dépistage du cancer du sein. Un message essentiel, qui sauve des vies. Mais depuis quelque temps, ce message se dilue. Et parfois, il dérape.
Quand la sensibilisation devient un prétexte
Sur les réseaux, on voit circuler des publications
invitant les hommes à « palper les seins de leur compagne pour la bonne
cause ». Certains trouvent cela drôle. D’autres partagent « pour
faire passer le message autrement ».
Mais soyons clairs : ce n’est pas de la
sensibilisation, c’est de la banalisation.
Derrière cette forme d’humour, on perd de vue
l’essentiel. On transforme un geste médical, un acte de santé publique, en
prétexte à la légèreté, voire à l’irrespect.
Octobre Rose ne doit jamais devenir une excuse pour
parler du corps des femmes sans pudeur, ni pour générer du buzz.
Recentrer le message
L’objectif d’Octobre Rose est simple : encourager la
prévention et le dépistage précoce.
C’est parler d’auto-examen, oui, mais avec pédagogie
et respect.
C’est rappeler que le cancer du sein, détecté tôt,
peut être guéri.
Il s’agit aussi de soutenir celles qui se battent et
celles qui ont vaincu la maladie.
Derrière chaque ruban rose, il y a une histoire. Une
femme. Une famille. Des espoirs.
Ce n’est pas une blague, c’est une bataille.
Respecter pour mieux sensibiliser
Oui, on peut faire passer des messages de santé avec créativité, humour ou légèreté. Mais pas au détriment du respect et de la dignité. Avant de publier, avant de partager, posons-nous la question : Est-ce que ce contenu sert la cause ? Ou est-ce qu’il la détourne ?
Octobre Rose n’est pas un mois de divertissement, c’est un mois de mobilisation. Un mois pour parler du corps des femmes autrement : avec bienveillance, pudeur et responsabilité.
Parce qu’en respectant la cause, on respecte aussi celles et ceux qu’elle concerne. Durant la période d'Octobre Rose, soyons vraiment solidaires : informons, partageons, soutenons.
Mais surtout, gardons le rose à sa juste place, celle de la vie, de la prévention et du respect.
Richard Konan