Un message d’espérance dans un climat tendu
Dans leur communiqué intitulé « Appel à l’apaisement et à la prière.
Salut, auteurs d’espérance », les prélats rappellent que les périodes
électorales, souvent marquées par la violence dans le passé, doivent être
vécues différemment cette année.
« Nous avons clamé avec insistance notre appel à la justice, à la paix,
au respect du droit et de la vie humaine », rappellent-ils, soulignant avoir
déjà interpellé pouvoir et opposition à plusieurs reprises depuis le début de
l’année.
En janvier, à Bondoukou, la 126ᵉ Assemblée plénière des évêques avait
été marquée par une première mise en garde contre les risques de division.
Puis, en mars, une déclaration intitulée « Pour une élection présidentielle
juste, transparente, inclusive et apaisée » avait renforcé cet appel. Enfin, le
29 juillet, une lettre pastorale venait conclure ce triptyque d’alertes
restées, selon eux, trop peu entendues.
Un constat alarmant
« Des morts sont déjà enregistrées, des arrestations, des
emprisonnements, des blessés et de nombreux dégâts matériels », déplorent les
évêques.
Touchés par la souffrance des victimes, ils disent s’incliner « devant
la mémoire des disparus » et exprimer leur « compassion aux familles éplorées
», tout en appelant à la solidarité envers les blessés et les détenus.
Citant l’Évangile — « J’étais malade et en prison, et vous m’avez visité
» — les responsables religieux insistent sur l’urgence d’un sursaut moral et
spirituel pour éviter l’embrasement du pays :
« Le feu est allumé, le brasier est fumant, jusqu’à quand cela va-t-il durer ? »
La prière comme ultime rempart
Devant la gravité de la situation, les évêques invitent les Ivoiriens à
se tourner vers Dieu :
« Écoutez la voix du Seigneur qui dit : “En dehors de moi, vous ne
pouvez rien faire.” » (Jean 15,5)
Ils appellent ainsi à une mobilisation spirituelle nationale fondée sur
la prière, le jeûne et la foi en une Côte d’Ivoire réconciliée.
En conclusion, les évêques rappellent la vocation de chaque citoyen à être « un modèle de l’espérance promise à l’humanité » et implorent la bénédiction divine sur le pays.
Richard Konan