Son histoire n’est pas atypique, mais la trajectoire de son parcours est admirable et teintée d’humilité. Nina Carole Cissoko, ou la positive ambition.
J’ai pour
ambition de participer activement au développement de mon pays la Côte d’Ivoire
et de jouer un rôle dans les administrations nationales où mon profil me
permettra de donner le meilleur de moi-même », confie Nina Carole Cissoko, special
assistant à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO). Flash-back.
C’est en
Europe, en France qu’elle décroche son premier diplôme supérieur. Un BTS en
assistant de gestion des PME/PMI à l’ISEFAC de Paris en 2000, après un
baccalauréat technique en sciences et technologie du tertiaire option comptabilité/gestion
en 1997 à Abidjan. Elle se lance aussitôt dans la vie active et décroche son premier
emploi d’assistante commerciale et administrative au sein d’une agence
immobilière à Paris.
Mais Carole
était en ce moment, bien loin de s’imaginer qu’elle jouerait un rôle important
pour son pays. Elle avait seulement pour elle, son courage et sa détermination.
Dans un contexte de crise politico-militaire, elle rentre dans son pays. Nous sommes
en 2006.
Elle
occupera les fonctions de secrétaire particulière au ministère des NTIC. C’est
le début des moments de privation, de frustration, de sacrifice, des années
interminables de travail, une vie sociale largement influencée par cette
suroccupation professionnelle. Cette aventure durera 4 ans. Un travail en back
office qui se poursuivra jusqu’en 2017, cette fois, au ministère de l’Intérieur
et de la Sécurité comme chef de secrétariat particulier, puis au ministère de
la Défense comme assistante personnelle jusqu’en fin 2018.
INTERNATIONALE CAROLE
En Janvier
2019, Carole s’internationalise, mais pas n’importe où. Elle part à Abuja, au
Nigeria, à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« J’espère non seulement diversifier mon expérience professionnelle, mais m’ouvrir
de nouveaux horizons et de nouvelles connaissances. D'ailleurs, il devient de
plus en plus évident que la force de nos nations viendra d’une communauté
économique puissante et diplomatiquement active », explique-elle. Un privilège
pour elle d’être « une minuscule fourmi dans cette masse de bâtisseurs », mais
également de découvrir un environnement professionnel multiculturel et
pluridisciplinaire. Mais cette mère de deux enfants a de l’ambition. Elle refuse
de dormir sur ses lauriers. Elle se cultive, se forme et renforce son profil,
elle prépare un master en gestion des projets après un bachelor en administration
des affaires obtenu en 2009.
L'éducation,
le reboisement, et la liberté d'expression. Laquelle de ces valeurs fait le
plus défaut à l'Afrique ? Réponse de Carole : quand je parle d’éducation, je
n’évoque pas seulement la scolarisation ou l’alphabétisation, mais je parle
d’une approche générale qui réconcilie l’Etre Africain avec sa culture, ses
potentialités, ses réalités du moment, ses menaces de l’instant, les dynamiques
régionales, continentales et internationales et la définition par lui-même de
son devenir. Si nous échouons, ce n’est pas seulement l’éducation qui en
pâtira, mais les progrès de chacun des objectifs de développement : la
réduction de la pauvreté, l’élimination de la faim, l’amélioration de la santé,
l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, la production et la
consommation durables, la résilience des villes, et des sociétés plus
égalitaires et inclusives ».
La rédaction