Vous est-il déjà arrivé de vous sentir complètement débordé, alors même que vous n’avez rien fait de particulièrement fatigant ? Comme si votre cerveau tournait à plein régime en permanence, toujours en train de penser à ce qu’il faut faire, prévoir, organiser, sans jamais faire de vraie pause ? Ce tourbillon mental a un nom : la charge mentale. On en parle souvent dans le contexte des femmes, surtout dans la vie de famille, mais en réalité, tout le monde peut être concerné.
La charge mentale, c’est quoi exactement ?
Imaginez que
votre esprit fonctionne comme un ordinateur. Les tâches visibles, faire les
courses, préparer le dîner, ranger le salon, ce sont les fenêtres ouvertes
devant vous. Mais en arrière-plan, il y a tous les logiciels qui tournent : les
rappels, les mises à jour, les notifications qui clignotent… Eh bien, la charge
mentale, c’est tout ce qu’on gère sans que ça se voie.
C’est penser
qu’il faut acheter du lait, ne pas oublier le rendez-vous chez le dentiste, se
souvenir que vendredi c’est la réunion à l’école, et vérifier que les devoirs
sont faits. Ce n’est pas du travail physique, mais c’est un travail mental
permanent, et épuisant.
Elle se
décompose en trois étapes :
Anticiper
: « Qu’est-ce
qu’il faut faire ? »
Planifier : « Quand et comment je vais
m’en occuper ? »
Faire : « C’est fait ! »
Le plus
lourd, c’est souvent les deux premières étapes. Ce sont elles qui tournent en
boucle dans notre tête, même quand on croit “se reposer”.
Comment
alléger cette charge mentale ?
Se libérer
de la charge mentale, ce n’est pas abandonner ses responsabilités, mais arrêter
de tout porter seul·e. Voici quelques pistes concrètes pour retrouver un peu de
légèreté mentale.
1. Rendre
visible ce qui ne l’est pas
Première
étape : sortir tout ce qui encombre votre esprit. Prenez une feuille, une
appli, un tableau — peu importe. Notez tout ce que vous pensez devoir faire,
gérer, ou ne pas oublier.
Souvent, on
se rend compte que la liste est bien plus longue qu’on ne l’imaginait. Et la
voir noir sur blanc, c’est déjà une façon de reprendre le contrôle.
2. En
parler… et déléguer pour de vrai
Une fois que
c’est clair dans votre tête, faites-le savoir autour de vous. Si vous vivez en
couple, en colocation, ou en famille, il est essentiel d’ouvrir la discussion.
Pas pour accuser, mais pour expliquer.
Par exemple,
au lieu de dire :
« Tu ne
fais jamais rien ! »
essayez :
« En ce
moment, je me sens épuisé·e par tout ce que j’ai à penser pour la maison.
Est-ce que tu pourrais prendre en charge la liste de courses et les repas cette
semaine ? »
Le mot-clé
ici, c’est « prendre en charge ». Déléguer, ce n’est pas juste dire
“fais ça”. C’est confier toute la responsabilité d’une tâche : penser à ce
qu’il faut faire, planifier, et exécuter. Pas juste exécuter sur demande.
3.
Accepter que ce ne soit pas parfait
L’un des
plus grands freins à la délégation, c’est notre besoin de contrôle. On veut que
les choses soient faites "comme il faut"… c’est-à-dire, souvent,
comme nous, on les ferait.
Mais lâcher
prise, c’est accepter que les autres fassent différemment — et que ce soit très
bien comme ça. Le linge ne sera peut-être pas plié comme vous l’auriez fait, le
repas sera peut-être plus simple… mais l’essentiel, c’est que ce soit fait, et
que vous n’ayez pas eu à y penser.
Réduire la
charge mentale, ce n’est pas une affaire de tout ou rien. C’est un chemin. Il
demande de la lucidité, de la communication, parfois des ajustements, et
surtout un changement de culture dans la répartition des responsabilités.
Mais chaque
petit pas compte. Car moins de charge mentale, c’est plus d’espace pour respirer,
se reposer… et être pleinement présent à soi-même et aux autres.