Il n’est pas Américain, encore moins Israélien. Il n’a pas soixante ans, mais seulement trente. Il est le Président-Directeur Général d’Oscar Groupe International, un groupe de professionnels retraités ou en fin de contrat de différentes unités spécialisées au niveau international et issus de différentes armées, de polices ou de services de renseignements. Il est surtout Africain et Ivoirien. Son histoire…
« Aux âmes
bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Celle de Gahoua Gnade
Youdé Ivan Junior l’est certainement, mais le jeune Ivoirien a dû passer par le
feu et afficher une détermination aux allures de suicide pour celui qui a
failli avoir un avenir plutôt sombre. « Jeune, je n’étais pas très discipliné à
l’école. Je n’étais pas l’image du bon élève », reconnaît-il.
« J’ai pratiqué
les arts martiaux quand j’étais petit. Je pratiquais des sports de combat,
surtout la boxe dans les salles de quartier. Je n'ai pas eu de licence, ce qui
a fait que j’étais plutôt du côté bagarreur. J'apprenais et je me battais dans
les rues. Ce n’est pas un bon exemple, mais ça fait partie de mon expérience. À
l’issue de ce parcours, quand j’ai commencé à voir que des amis finissaient mal
alors que je me rapprochais de la maturité, je décidai tout seul de me lancer
dans l’engagement. Je me suis concentré sur mes dernières années pour avoir mon
Brevet d’étude professionnelle (BEP) afin de m’engager dans la Légion Étrangère,
l’une des meilleures forces armées du monde », confie le jeune homme.
En effet,
Ivan avait une forte attirance pour l’uniforme aussi bien celui de la police,
de l’armée que de la gendarmerie. Cette phase de sa vie n’a point été un fleuve
calme. Quand il voulut s’engager pour la Légion Étrangère, plusieurs proches
n'ont pas cru en ses chances, soutenant qu’il n’avait ni le profil ou encore le
physique et qu’il ne tiendrait pas une semaine avec les légionnaires.
Mais au final,
il finit parmi les meilleurs de sa promotion. « Je suis têtu de nature, et
quand je me fixe un objectif, quels que soient les obstacles, je me bats pour
les atteindre », explique-t-il. « (…) lorsque j’ai fini mes classes, j'ai
débuté au 3e Régiment Étranger d'Infanterie, en Guyane. C’est un régiment que
tout le monde redoutait. J’avais 18 ans et étais très frêle à l’époque.
J’avais
également des difficultés en natation et pourtant c’est un régiment où les
stages impliquaient énormément d'exercices, de missions, de stages dans les
milieux aquatiques, durant lesquels il fallait entre autres nager avec des
armements, un sac au dos, etc. Mais ce n’est pas tout. Le jeune Ivoirien a
aussi fait un stage d’aguerrissement en forêt équatoriale de deux semaines pour
s’aguerrir dans cette jungle, puis le stage AMF pour être aide moniteur forêt
de sept semaines et finir « Opérateur Spécialisé ».
Pour accéder
à ce dernier, ce ne fut pas sans difficultés. « En effet, mon physique ne
faisait pas honneur à la section, le capitaine a refusé que j’y participe,
expliquant que si j’y allais, je reviendrais soit mort, ou grièvement blessé.
Je ne me suis cependant pas limité à ce refus. J’ai insisté auprès de ma hiérarchie
pour qu’elle me laisse y participer. Celle-ci a encore refusé. Je n’ai pas
baissé les bras, j’ai encore insisté une troisième fois. Au final, la
hiérarchie m’a laissé participer à ce stage en me prévenant qu’en cas d’échec,
je ferais de la prison militaire qui reviendrait à faire de nombreuses tâches
ingrates telles que nettoyer tous les bâtiments avec une brosse à dent pendant
X temps. J’ai pris le risque d’y aller. À la grande surprise de tous, j’ai
réussi le test d’entrée, je finis parmi les premiers à ce stage », se souvient-il.
« À mon
âge j’encadrais donc des stages avec des officiers d’exception, compères de
légionnaires qui étaient sous mon commandement dans le cadre d'un entretien
musculaire ou de cours spécifiques », poursuit Ivan. L’idylle avec l’institution des légionnaires prendra
fin en 2015, après avoir servi 5 longues années au 2e Régiment
Étranger d'Infanterie, basé à Nîmes, pour lequel il aura effectué de nombreux
stages et missions. Suite à cela, Gahoua, ayant acquis une expérience militaire
fulgurante, poursuit son développement et se fait former par une très grande
école dans le domaine de la sécurité privée qui est appelée OFAPS (située à Venelles,
à côté d'Aix-en-Provence). Une formation de quatre mois où il finit deuxième de
sa promotion. « Quand je suis sorti de là, j’ai tout de suite commencé à
travailler à l’étranger et en France dans différents domaines notamment au festival
de Cannes, en accompagnement de politiques ou de personnalités. Mais aussi des
missions plus risquées dans des zones hostiles ou sensibles au profit de
sociétés, d’hommes d’affaires ou de politiques se déplaçant pour leurs besoins.
Ils se font accompagner d’une protection un peu plus spécialisée et armée qui
nécessite des professionnels entraînés et expérimentés » dit-il. Son nom
commence alors à circuler dans le milieu professionnel. Des personnalités
demandent à le voir, des sociétés souhaitent l’employer, notamment Velou International
ou dans différents pays étrangers. « J’ai travaillé à l’international pour BDA
qui est une société anglaise. Mais également pour plusieurs structures car dans
le privé on est en freelance et on intervient dans plusieurs entreprises. J’ai commencé
à choisir mes missions et j’étais libre de refuser certaines, ce qui n’est pas
le cas pour plusieurs opérateurs privés en France », déclare-t-il. Très vite
Ivan Gahoua Junior se rend compte qu’il était surexploité. « J’ai donc décidé
avec mon équipe et mon entourage de créer notre propre société et de proposer nos
services de manière beaucoup plus professionnelle et mieux payés des opérateurs
», explique le Franco-ivoirien.
Oscar Groupe
International se met en place. Nous sommes en fin d’année 2017. « Nous avons
lancé la structure en France où l’on a commencé par délivrer des formations
avec des élites d’intervention en France, former des policiers municipaux, des hommes
de protection rapprochée, des agents de sécurité. Dans le domaine de la
sécurité, afin de rester le meilleur, il faut en permanence se mettre à jour,
se tenir informé des dernières nouveautés, c'est dans ce cadre que nous
échangeons beaucoup avec des unités d'élites françaises et étrangères, et qu’en
tant que PDG je continue de me former et de rester actif dans le milieu
opérationnel. (Ivan est toujours réserviste à la Légion Étrangère) On envoie
des opérateurs dans différents pays dont l’Amérique latine, dans plusieurs pays
hostiles de l’Afrique.
« En
faisant bien les choses, on a réussi à se faire remarquer et j’ai donc décidé,
après tout ceci, de prendre la direction et de créer le QG ici en Côte d’Ivoire
qui est mon pays d’origine », explique Ivan.
SES PROJETS POUR LA CÔTE D’IVOIRE
Oscar Groupe
International s’occupe de tout ce qui est déploiement des opérateurs à
l’étranger, basé à Abidjan avec des opérateurs dans différents pays du monde en
conseil et analyse. « Ce sont des officiers qui conseillent des hommes politiques
ou d’affaires influents, Nous avons des officiers qui sont capables de gérer du
renseignement un peu partout pour des hommes d’affaires. Renseignement,
conseil, analyse et une partie opérationnelle pour la protection
d’infrastructures de personnes, ainsi que la formation sont nos spécialités.
Après plusieurs voyages entre la France et mon pays d’origine, sans oublier que
j’étais là pendant les fâcheux événements de 2011 en mission avec la Légion
Étrangère, je me suis rendu compte qu’il y avait des choses à apporter à mon
pays. Les gens sont peu formés et n’ont pas de certification pour faire valoir
leur niveau ou leur expérience à l’international par exemple. Mon but est donc
d’apporter ce type de label en Côte d’Ivoire, donner accès aux opérateurs qui
vont passer chez nous à de la formation pour qu’ils puissent être certifiés au
même titre que ceux de la France et d’autres pays avec des diplômes internationaux
qui pourront faire valoir une vraie reconnaissance professionnelle. »
Il décide
aussi de proposer une gamme de produits, matériels et équipements de qualité
pour tous les professionnels de la sécurité publique et privée (police
nationale, police municipale, gendarmes, militaires, douaniers, agents de
sécurité, garde du corps, ...) grâce à différents fournisseurs internationaux
qu'il a pris le choix de trier, afin de trouver les meilleurs tarifs pour une qualité
exemplaire.
Il a aussi
pour projet de créer un centre de formation pluridisciplinaire à travers
lequel, par le biais de ses partenaires étrangers, il fournira des diplômes et
certifications reconnus au niveau international.
« Je
veux faire de mon pays, la Côte d'Ivoire, le précurseur en matière de qualité
et certification dans les domaines de la sécurité privée et publique. En ces
temps où les menaces sont grandissantes (terrorisme, ...) la sécurité devient
omniprésente dans la vie de tous les jours. De ce fait je souhaite, plus que tout,
que mon pays soit une référence en Afrique de l'Ouest », dit-il et il y
met un point d'honneur pour y arriver !
La rédaction