Et me revoici à Rabat. Capitale majestueuse du Royaume du Maroc. Une cité qui ne se contente pas d’être belle : elle apaise, elle enveloppe, elle inspire. Dès que mes pas ont retrouvé le sol de cette ville, une sensation familière m’a saisie. Celle d’une sérénité presque sacrée, comme si le temps s’était mis en pause pour mieux me souhaiter la bienvenue.
Rabat ne
s’impose pas, elle se révèle. Elle ne crie pas sa beauté, elle la chuchote, avec
délicatesse. Dans ses avenues bordées de palmiers, sous la pureté de son ciel,
à travers cette nature omniprésente qui verdit chaque recoin… elle murmure à
l’âme de ralentir, de respirer, de savourer l’instant.
Au-delà
de son statut de capitale, Rabat est une ville de douceur. Une élégance
discrète, presque pudique. Ses jardins frais, ses grandes artères paisibles, et
la mer, en toile de fond, qui semble souffler ses secrets au vent… Tout ici
invite au lâcher-prise. Cette tranquillité, alliée à la beauté naturelle du
lieu, imprime quelque chose en vous. Quelque chose de profond. Et l’on comprend
vite : Rabat ne se visite pas, elle se ressent.
Une pause gourmande au cœur de la Médina
Comme tous les marocains, après la prière, un plat
de couscous est savouré. C’est donc au détour d’une ruelle de la Médina que je
me suis attablée dans un restaurant local pour goûter ce mets emblématique. Un
moment de bonheur simple, mais sincère. À la première bouchée, les saveurs me
transportent : c’est toute l’âme du Maroc qui se révèle dans cette alliance
subtile d’épices, de semoule et de légumes fondants.
Mais attention : le couscous a ses effets
secondaires ! Une douce somnolence s’empare de moi, comme souvent après ce plat
copieux. Une amie marocaine m’avait prévenue : dans les établissements
spécialisés, les chaises laissent parfois place à des canapés, pensés pour
accueillir une sieste d’après-repas. Et me voilà donc, les yeux clos, offrant à
mon corps une pause bien méritée avant de reprendre la route. Quinze minutes de
pur répit, comme une parenthèse dans l’effervescence du voyage.
Le Palais Royal : entre histoire et privilège
L’après-midi nous réserve un moment fort : la
visite du Palais Royal, Dar al-Makhzen. Construit en 1864 sous le règne de
Mohammed IV, ce lieu symbolique est bien plus qu’un simple édifice. Il est le
cœur battant du royaume, à la fois résidence royale, centre administratif et
théâtre des grandes cérémonies nationales.
Au-delà de son architecture sobre et élégante, le
palais abrite une véritable ville dans la ville. Plus de 3000 employés y vivent
au quotidien, entourés d’infrastructures complètes : école, marché, pharmacie,
école hôtelière… Une organisation impressionnante, à la hauteur du prestige du lieu.
Mais le moment le plus émouvant de cette visite
restera sans conteste l’assistance imprévue à une répétition de l’orchestre
royal. Une chance rare, presque magique. Les premières notes résonnent sous les
voûtes majestueuses, les voix s’élèvent avec grâce… et soudain, le silence se
fait en moi. Un frisson. Un émerveillement. Le Maroc, dans toute sa grandeur et
sa noblesse.
Rabat, entre émotion et élégance
Rabat n’est pas une ville que l’on visite à la
hâte. Elle s’apprivoise, elle se vit, elle se ressent. Elle offre cette rare
alchimie entre tradition et modernité, entre grandeur historique et douceur de
vivre.
De ce voyage, je ne garde pas seulement des images,
mais des émotions vives, profondes. Et une certitude : Rabat n’est pas une
simple escale. C’est une destination d’âme. Un lieu que l’on quitte à regret,
mais qui reste ancré en soi longtemps après le départ.
Maurelle Kouakou