L’univers compte des myriades d’étoiles, la Tombe, quant à elle, retient des myriades de morts. Autrefois, un homme éploré après la mort de son fils a déclaré : « Je serai encore en deuil quand je rejoindrai mon fils dans le monde des morts. » Profondément affligé par la perte de son fils, cet homme ne s’attendait pas à expérimenter le soulagement avant sa mort. Ressentez-vous la même chose ? Quand le chagrin nous submerge, on se dit que nous finirons noyés dans nos larmes, tant la douleur est grande.
QU’EST-CE QUE LE CHAGRIN ?
Pour beaucoup le
sentiment qui l’emporte est celui d’une terrible souffrance morale. Bien qu’il
s’avère être parfois une soupape émotionnelle, le chagrin peut être déchirant.
Guérir d’un chagrin, c’est comme guérir d’une profonde blessure, cela prend du
temps. Le rétablissement peut durer des mois, voire des années. Cependant, la
douleur aiguë que l’on éprouve s’atténue, la vie semble progressivement moins
sombre et vide de sens. Cela dit, on considère que le chagrin est un passage
obligé vers la guérison, et l’adaptation à une nouvelle situation. Bien
entendu, le ressenti de chacun est différent. Mais une chose semble se vérifier
: réprimer ses émotions s’avère néfaste sur les plans mental, affectif et
physique.
La mort frappe parfois brutalement. Peut-être venez vous de perdre quelqu’un que vous aimiez profondément ? Le choc provoqué par sa disparition, vous semble-t-il insupportable, voire insurmontable ?... En avez-vous perdu le sommeil ; et subitement, vous sentez vous envahi par une profonde solitude ?... La douleur vous accable-t-elle ; la perte de l’être aimé est-elle pour vous la pire épreuve qui soit ?...
Comment supporter la perte d’un être cher ? Où trouver de l’aide ? Comment sortir de cette situation particulièrement éprouvante ?
COMMENT SURMONTER SON CHAGRIN ?
Parler est un
soulagement. Écrire en est un autre, pour ceux qui ont du mal à traduire
verbalement leurs sentiments. Il faut faire également preuve de patience, car
bien souvent les émotions évoluent en dents de scie. Pleurer n’est pas un signe
de faiblesse. Les larmes ont un effet apaisant. Pleurer est une façon normale
et naturelle d’extérioriser sa peine. Cependant, il serait dangereux de se laisser
aller indéfiniment aux larmes. Cela reviendrait à refuser toute consolation. Il
est également important de rejeter la tentation de s’isoler pour ressasser son
chagrin. On ne peut rien changer à la situation en broyant sans cesse du noir,
ou en s’apitoyant sur son sort. Il est néfaste d’entretenir des sentiments qui,
au final, favorisent la dépression. Avoir une occupation intellectuelle ou
physique, aide à la concentration et procure un soulagement. Quoi qu’il en
soit, il faut choisir une activité qui fait appel à une attention soutenue.
On constate que beaucoup de personnes maintiennent cette blessure ouverte, en vivant au milieu de leurs souvenirs. Certaines gardent durant des années, voire jusqu’à la fin de leur propre vie, leur logement exactement comme il était du vivant de l’être aimé. Elles se refusent à faire le moindre changement, même si quelquefois cela s’avère utile. Vivre avec le passé, revient à refuser d’abattre un arbre mort. Il est tellement plus bénéfique d’être heureux au présent, et d’envisager l’avenir avec optimisme. Pour se faire, il est préférable de vivre aussi normalement que possible, entreprendre des activités productives, et avoir des projets.
Une autre
difficulté à surmonter la perte d’un être aimé, vient peut-être du fait qu’on a
tendance à s’arrêter sur tout ce que l’on a perdu. Penser à la solitude, à tout
ce qui nous incombera d’accomplir, peut ralentir la guérison. Nonobstant, cessez de ne penser qu’à soi, et
se tourner vers les autres, comble peu à peu le vide laissé par le défunt. Un
profond sentiment d’utilité produit un beau fruit, l’amour. Aimer et se sentir
aimer en retour, n’est-ce pas là le véritable but de la vie ?
Lydia Fagette
(conseillère de vie pour Esprit Magazine)