Des mots tels que droiture, équité, impartialité, intégrité, sont des valeurs morales, qui devraient nous pousser à rendre justice à autrui. Par l’appréciation, la reconnaissance et le respect des droits et du mérite de chacun(e). Est-ce toujours le cas ?
Lorsqu’une
personne a été traitée injustement, la déception et la peine qui en résultent,
peuvent avoir des effets nocifs. Elle souffre, et a le sentiment de ne pas être
appréciée à sa juste valeur. Elle pense qu’on ne la respecte pas, qu’elle ne
reçoit pas ce qu’elle mérite.
Il peut
arriver que l’on soit accusé à tort, que l’on nous prive d’un droit, ou que
l’on nous traite avec partialité. Des enfants éduqués par des parents exigeants
et peu enclins à témoigner leur affection, seront plus sensibles à
l’injustice*. En grandissant, ils auront peut-être du mal à s’exprimer, à
prendre des décisions, ou à être tout simplement eux-mêmes.
Priver
quelqu’un de sa dignité, trahir ou abandonner, sont des injustices qui
provoquent des blessures affectives profondes. Se montrer juste à l’excès est
également une injustice, car nous exigeons des autres plus qu’ils ne peuvent
donner. Soyons raisonnables dans nos attentes. Évitons les expressions : « Tu
es toujours… », « Tu n’es jamais… », ou encore « Tu es très… ».
Une personne
ne peut pas être toujours, jamais ou très quelque chose. Le dire reviendrait à
se montrer injuste.
Un homme
accusé - à tort - de vol d’argent par son patron a dû rembourser la totalité de
la somme, alors qu’il clamait son innocence. Quelques mois plus tard, le vrai
coupable a été identifié. Notre homme s’est senti soulagé, mais la blessure causée
par cette injustice ne s’est jamais refermée totalement.
Pourquoi ?
Il exigeait réparation et a demandé à son employeur de lui remettre le double
de la somme qu’on lui avait injustement arrachée. Bien que confus, celui-ci
refusa. Rongé par la rancune, notre homme a fini par quitter son emploi.
Cette
histoire nous enseigne deux (2) choses essentielles : l’importance de pardonner
et de surmonter son ressentiment.
Pardonner ne
signifie pas minimiser, justifier ou excuser une injustice. La blessure que
cause une injustice peut être profonde et difficile à guérir. Pardonner revient
à appliquer un pansement sur une plaie jusqu’à ce qu’il se produise une totale
guérison.
Pour
comprendre l’importance de surmonter son ressentiment, imaginons la scène
suivante :
Vous
soulevez une pierre qui pèse (un kilogramme) et vous la tenez à bout de bras.
Au début, cela vous paraît facile. Mais à un certain moment, la pierre vous
semble beaucoup plus lourde, alors que son poids n’a pas varié. Combien de temps
pensez-vous tenir ? Il arrivera un moment où il ne vous sera plus possible de
rester dans cette position à cause de la douleur au bras. Il en va de même de
la rancune : plus elle persiste, plus elle fait mal.
S’obstiner
dans le non-pardon et la rancune engendre des phénomènes tels que l’insomnie,
des troubles digestifs, et un manque de concentration. Nous avons donc tout
intérêt à faire du bien à nous-mêmes, en développant un bel état d’esprit.
L’injustice
fait partie de notre monde. Parfois nous la subissons, et il arrive aussi que
nous la provoquions. Si nous voulons à tout prix réparer une injustice, nous
risquons d’en provoquer une autre. Ces blessures sont fréquentes et laissent de
nombreuses cicatrices. Mais rassurons-nous d’une chose, quelle que soit la profondeur
de la plaie, nous pouvons en guérir.
Lydia Fagette
(psychologue conseillère de vie, contributrice)