Les performances d’une entreprise dépendent de plusieurs critères. D’une organisation bien réglée, outils adaptés et d’un personnel (techniquement) compétent. Également, d’une équipe (toujours) motivée, comme au premier jour.
La
motivation des salariés est un atout dont l’entreprise ne peut se passer et
qu’elle ne peut absolument pas négliger. L’entreprise doit donc intégrer la
gestion du « mental » et de la motivation de ses salariés comme un objectif
central dans son dispositif de gestion des richesses humaines et de sa
productivité.
La
démotivation est un fléau au sein de l’entreprise, qu’il vaut mieux prévenir
que guérir. Par ailleurs, la démotivation est contagieuse ; et une fois
installée, il est difficile de la renverser, à moins d’opérer de grands
changements.
Il faut donc
veiller toujours à ce que les salariés se sentent dans un environnement qui
facilite ce « bien-être » au travail. Lorsque ces conditions sont réunies, cela
se voit et on le sent notamment à travers la bonne atmosphère qui règne en permanence
entre les salariés eux-mêmes, mais également entre les salariés et leurs
supérieurs hiérarchiques.
Mais, le
plus délicat est d’arriver à détecter que quelque chose ne va pas. Détection
devant se réaliser suffisamment tôt pour pouvoir prendre les mesures qui
s’imposent, avant qu’il ne soit trop tard.
Cette
capacité de détection sera plus aisée pour les plus proches collaborateurs de
la personne concernée. La proximité est un outil indispensable dans de telles situations.
Plusieurs éléments permettent de détecter la démotivation d’un collègue. Il
faut essayer de surveiller les premiers signaux. Ceux qui vont donner l’alerte
et permettre d’éviter le pire.
Parmi ces
signaux d’anticipation, on peut citer entre autres, les soucis liés à la
productivité du (ou des) collaborateur(s), les modifications comportementales
telles que le fait de ne plus communiquer avec les autres, le renfermement sur
soi, les absences et les retards (de plus en plus fréquents).
LA BAISSE DE LA PRODUCTIVITÉ
Un
collaborateur peu productif, c’est quelqu’un qui s’inscrit dans la lassitude,
l’ennui et le désintérêt (grandissant).
Si rien
n’est fait rapidement pour le prendre en main, échanger et comprendre sa
situation, il risque de s’effacer (petit à petit) et de laisser place à une
démotivation contagieuse.
LE REPLI SUR SOI
C’est une
situation assez facilement détectable. Le salarié qui décide de se replier sur
lui-même ne passe pas inaperçu. Il diminue, voire arrête toute collaboration avec
ses collègues, il entre dans une phase d’ « auto isolation » qui va entraîner,
petit à petit, une rupture avec le fonctionnement habituel de l’entreprise.
L’ABSENTÉISME OU LES RETARDS RÉPÉTÉS
Au-delà du
repli sur soi, quand on est réellement démotivé, on perd l’envie d’aller au
travail. On est absent, de façon répétitive, organisée, on ne prévient ni ne
s’excuse vraiment.
On est
perdu. Ce genre de comportement est également un signe annonciateur de ce que
l’on ne se sent pas bien au travail, et que l’on serait mieux partout ailleurs.
Il faut donc
être sensible à ces absences pour les détecter dès le début et ainsi commencer
à anticiper des solutions dès que possible, évitant ainsi un approfondissement
ou une amplification de la situation.
L’ABSENCE DE PROJECTION DANS L’AVENIR, PAS DE VISION À LONG TERME
Un salarié
démotivé le montrera également par sa façon d’exécuter son travail. Il ne
sentira pas de sens au fait de se projeter dans l’avenir. Il refusera donc par
exemple de s’engager dans des projets à long terme. Pour lui, son avenir n’est
plus dans l’avenir ; et il ne voit donc pas la nécessité de s’engager sur de
tels programmes, à moyen (ou long) terme.
Pour
conclure, nous dirons que le premier responsable de l’atmosphère qui règne ou
pas dans l’entreprise est le manager. Il doit être capable de déceler la
démotivation chez ses collaborateurs. Mais, il doit également savoir adopter la
méthode de travail la plus adaptée, pour éviter des situations pouvant causer
cette démotivation.
Dans
certains cas (par exemple), la démotivation résulte d’un problème de
management. Encore trop souvent utilisé, le management pyramidal crée parfois
chez les salariés un manque d’implication dans le projet global de l’entreprise
et peut engendrer une certaine démotivation.
Le choix de
la bonne méthode de management est très certainement un atout dans la bonne
gestion des équipes (de collaborateurs) et, par conséquent, un bon moyen, mais
pas le seul, d’éviter les risques de démotivation.
Joël-Eric
Missainhoun (directeur général associé Groupe AFRICSEARCH)