Selon le site www.preventionsuicide.be, une personne met fin à ses jours toutes les 40 secondes. Ainsi, ce sont plus de 800 000 individus qui se donnent la mort à travers le monde chaque année. La tendance au suicide est même à la hausse dans la mesure où, au cours des 45 dernières années, les taux de suicide ont augmenté de 60 %.
L’EXCÈS
OU LE DÉFAUT D’INTÉGRATION EN CAUSE
Les facteurs favorisant
le suicide ou les tentatives de suicide sont nombreux et variables selon
l’espace, le temps, les sociétés et les individus. Mais de manière générale, on
peut classer les causes du suicide en 02 catégories ; le suicide individualiste
et le suicide altruiste. Le premier désigne des formes de suicides où le « moi
individuel » s’affirme avec excès au dépend du « moi social ».
Ces formes de suicides
procèdent de sentiments d’échec, de souffrance, de rejet et à l’impossibilité de
sortir de cette impasse. C’est le cas avec les personnes expérimentant des
crises suicidaires en lien avec des situations de déceptions amoureuses, de
conflits familiaux, de chômage ou de perte d’emploi ou encore de la contraction
de pathologies chroniques.
C’est également dans ce
type de suicides que se retrouve le Séppuku japonais et le Jauhâr indien qui
étaient considérés comme des « sorties honorables » face à certaines situations
perçues comme déshonorantes. Contrairement au premier, le second groupe de
suicides résulte d’un altruisme intense lié à une forte intégration sociale de
l’individu.
Cette forme de suicide
découle d’une sorte de désindividuation où une personne choisie de se faire
harakiri à cause de la force des liens qui l’unissent au groupe d’appartenance.
Cela est vrai, et pour le kamikaze de Daech qui se fait exploser au nom de son
attachement aux idéaux du groupe intégriste éponyme, et pour les vieillards
Inuits qui se laissaient mourir de froid estimant être une charge trop
importante pour leurs proches.
LA
SOLUTION ? UNE BONNE DOSE DE RELATIVISME
Considérant que le
suicide résulte d’un défaut ou d’un excès d’intégration sociale, il importe de
relativiser, quel qu’il soit, l’état de nos interactions avec les autres. Cette
posture consiste à rejeter l’idée selon laquelle les choses sont naturelles
donc intangibles car tout est dynamique dans le monde social.
En clair, si vous êtes
victime d’un sévère ‘’goumin’’ (chagrin d’amour), par exemple, ne vous ôter pas
la vie. Vous en aurez besoin pour vous rendre compte que votre ex n’était pas
l’homme ou la femme de votre vie, mais plutôt un homme ou une femme de passage
dans votre vie. Un de perdu… La suite vous la connaissez.
De même, être brutalement
licencié provoquera certainement une perte de vos avantages sociaux voire même
contribuera à votre déclassement social. Toutefois, cela ne vous enlèvera
jamais vos qualités intrinsèques qui constituent des atouts que vous pouvez
utiliser à n’importe quel moment pour rebondir.
Serge
Gohou, sociologue